PRIMAIRE À Nîmes, François Fillon triomphe d’Alain Juppé
Les reports de voix des sarkozystes se sont massivement portés sur l’ancien Premier ministre qui rafle 72% des suffrages.
Un plébiscite. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier, dimanche soir, la victoire nîmoise de François Fillon. Avec 72% des voix, l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy écrase son adversaire Alain Juppé. Le maire de Bordeaux récolte seulement 27,5%, soit 4 points de plus qu'au premier tour du 20 novembre. « Le résultat est sans appel », commente le responsable de l’organisation de la primaire dans le Gard Julien Plantier, « ça évitera une remise en cause du scrutin ». Certains gardent encore en mémoire le triste épisode de la présidence de l’UMP en 2012...
Participation en hausse
Salle des Costières, où sont centralisés les 18 bureaux de vote nîmois, les responsables politiques analysent le scrutin. D’abord la mobilisation, plus importante qu’au premier tour. Si certains prédisaient qu’elle s’essoufflerait après l’élimination de Nicolas Sarkozy, les électeurs ont une nouvelle fois déjoué les pronostics : 8 604 votants le 20 novembre contre 8 835 ce dimanche (+ 200 voix), soit 10% du corps électoral nîmois. « C’est énorme ! », s’exclame Franck Proust, maire (LR) de Nîmes par intérim et député européen.
Le Nîmois a remarqué la présence « d’électeurs de gauche mais aussi de nouveaux votants qui ne sont pas venus au premier tour. Les gens se sentent concernés. Ils savent que se joue ici la Présidentielle de 2017 et ont envie d’une rupture ». Un constat partagé par Yves Layalle. Le référent de la campagne de François Fillon dans le Gard l'affirme : « la politique intéresse toujours les Français dès lors que nous leur donnons la possibilité de s'exprimmer ».
Reports des voix sarkozystes
Comme Nicolas Sarkozy avait choisi de le faire, les ténors de la droite locale ont appelé à voter pour le député de Paris. Une prise de position qui a été suivie par les électeurs. Le 20 novembre, Nicolas Sarkozy est arrivé en deuxième position avec 29%. Des voix que l’on retrouve, ce dimanche, chez le député de Paris qui avait réalisé 42% au premier tour. « La droite gardoise est une droite dure », rappelle Franck Proust.
Conservateur sur le plan sociétal et libéral en matière d’économie, l’héritier autoproclammé de Philippe Séguin a séduit les sarkozystes. « Son projet est le plus abouti et le plus à droite », a expliqué Jean-Paul Fournier, citant en exemple, « la retraite à 65 ans ou la durée du temps de travail dans la fonction publique qui passerait de 35 à 39h par semaine ».
Conséquences gardoises ?
La victoire de François Fillon à la primaire lui permet de mettre la main sur le parti Les Républicains. Sa réorganisation aura-t-elle des conséquences sur le jeu politique gardois ? « Je ne crois pas », pense Franck Proust. Membre du comité d’investiture, celui-ci évoque d’abord les Législatives de 2017 : « les candidatures ont toutes étaient données, sauf sur la troisième circonscription où l'on hésite entre une candidature homme et femme (Xavier Belleville ou Muriel Dherbecourt). Il faut choisir le ou la meilleur(e) candidat(e). Et si à la limite il faut faire un sondage, faisons-le ! ».
À Nîmes, certains vont porter un oeil attentif sur Richard Flandin. Le séguéniste proche de François Fillon rencontre régulièrement son « ami ». Jeudi matin, il s’entretiendra avec le candidat fraîchement investi pour évoquer « la campagne présidentielle et mon avenir dans ce département ». « Vous savez, depuis le premier tour de cette primaire, j’ai beaucoup d’amis », sourit ce proche de Jean-Paul Fournier.
En politique comme ailleurs, rien n’est jamais figé.
Coralie Mollaret