UN JOUR, UN CANTON À Rousson, la Gauche croise le fer avec l’extrême-Droite
Comme au Vigan, l'offre politique du canton de Rousson est claire : la Gauche incarnée par le binôme communiste Chaulet-Chassary affronte le duo Lebastard-Bouin du Rassemblement national. Une élection marquée aussi par le départ de Jacky Valy élu depuis 29 ans.
C’est au nord d’Alès, à la frontière de l’Ardèche, que se trouve le canton de Rousson. Un territoire rural avec quelques communes périurbaines qui s’étire du Martinet à Méjannes-le-Clap, de Barjac à Navacelles et de Bordezac à Rousson, chef-lieu du canton. Conseiller départemental depuis 1992, le communiste Jacky Valy a décidé de passer la main. Pour le remplacer, le Parti communiste a désigné le maire de Rousson, Ghislain Chassary. Il fait équipe avec l’élue sortante, Cathy Chaulet. Face à eux, un seul adversaire : le Rassemblement national. Il est représenté par Michèle Lebastard et Denis Bouin. Comme sur le canton du Vigan, Bagnols ou Quissac, la Droite n’a pas réussi à trouver de candidats. Pressenti un temps pour défendre ses couleurs, le maire de Saint-Ambroix, Jean-Pierre de Faria, a dû jeter l'éponge, faute d'avoir pu compléter son quatuor. Une situation locale aux résonances nationales ?
À Gauche, un vent de renouveauavec le binôme Chaulet-Chassary
Une page se tourne pour la Gauche roussonnaise. Après 29 ans de mandat au Conseil départemental, le communiste Jacky Valy raccroche. « C’est un départ qui me touche, on formait un duo très complice. Mais Jacky est toujours là et fait campagne avec nous ! », commente sa binôme Cathy Chaulet. Fonctionnaire territoriale, la communiste a été élue en 2015 après la réforme du scrutin des élections départementales. Un nouveau souffle féminin qui se conjugue à celui apporté par son nouveau binôme, le maire de Rousson. À 46 ans, Ghislain Chassary a la lourde tâche de s’inscrire dans les pas de Jacky Valy. Dans ce duel face à l’extrême-Droite, Cathy Chaulet avance l’implantation locale de son binôme : « ce canton, on y vit et on y travaille ». Fille d’agriculteurs, Cathy Chaulet a occupé pendant ce mandat la délégation aidée à la qualité alimentaire. Actuellement, la légumerie de Nîmes dessert 25 établissements : « il faut aller plus loin en construisant de nouvelles légumeries sur le territoire. Ça permettrait à nos collégiens mais aussi à nos écoliers de mieux manger. On voit que les mentalités évoluent. » Autre projet : « Le soutien à la réhabilitation du centre sportif de Méjannes-le-Clap pour y développer la pratique du vélo. » Une idée pour dynamiser le territoire rural.
Le Rassemblement national veut surfer
sur la dynamique de Marine Le Pen
Du côté du Rassemblement national, le parti a envoyé Denis Bouin, posturologue à Saint-Ambroix et Michèle Lebastard, résidente également sur la commune. Si jadis voter extrême-Droite en Cévennes relevait de l’exceptionnel, le RN est devenu aujourd’hui le réceptacle d’une partie de la colère des territoires ruraux. Les fronstistes mettent en avant des problématiques que certains habitants de la ruralité n’aimeraient pas voir arriver sur leur territoire. Dans leur tract, les candidats surfent sur la politique nationale. Ils espèrent ainsi tirer profit de la croissance de Marine Le Pen à l’échelle nationale, le tract mentionnant le désir « d’une alternance au pouvoir (…) à 10 mois de l’élection présidentielle. » Il stipule aussi la volonté de « refuser l’accueil des migrants ». L’accueil des mineurs étrangers reste toutefois une compétence obligatoire du Conseil départemental fixée par l’État, c’est-à-dire qu’en cas de refus, la préfète du Gard ferait appliquer la loi. Enfin, le tract explique que « voter LR, c’est voter PS et PC ». Sauf que pour les élections départementales sur le canton de Rousson, il n’y a aucun candidat de Droite.
Coralie Mollaret