VIDOURLE CAMARGUE Sept vice-présidents et un président indemnisé
Le deuxième conseil du syndicat mixte s’annonçait un peu mouvementé même si son issue était sans surprise aucune. Lundi soir à Vauvert, l’élection des sept vice-présidents du nouveau PETR s’est déroulée à scrutin à bulletin secret.
La mise en place du scrutin a été un peu laborieuse mais il y sont arrivés dans les temps après une grande accélération, dû au maire de Codognan. Quarante-deux votants sur quarante-quatre étaient présents. Suite aux élections municipales partielle d’Uchaud, qui a donné lieu à un changement d’équipe, les représentants uchaudois ne sont pas encore désignés. À vrai dire, excepté ce vote à bulletin secret, aucune des vice-présidences n’a connu un combat homérique pour le poste. Zéro suspense. Un seul candidat à chaque fois. « On note que la parité n’existe pas ! » dans cette assemblée au trois-quarts masculine, comme l’a déploré Pilar Chaleyssin, maire d’Aubais. Une seule des commissions sera vice-présidée par une femme, celle de la Culture et du Patrimoine. Petite consolation, Véronique Martin, de Calvisson, rassemble le maximum de suffrages recueillis, c’est-à-dire 40.
Pierre Martinez souhaitait un vote à main levée qui certes aurait été rapide mais, comme l’a fait remarquer Katy Guyot, ce n’était pas très "républicain" et pouvait facilement être contesté. Il a fallu plus de vingt minutes pour procéder à l’élection du premier vice-président, chargé des finances et des commandes publiques. L’unique candidat, M. Estève a recueilli 31 voix. On s’apprêtait à repartir pour l’élection du 2e président quand de l’estomac du maire de Codognan, Philippe Gras, a jailli un cri : « J’ai le souci de ne pas dîner trop tard. Je n’ai pas eu le temps de déjeuner à midi. N’y a-t-il pas la possibilité de voter une seule fois par un bulletin imprimé qu’on pourrait raturer pour les six autres vice-présidents ? » À ses côtés, Jean Denat, maire de Vauvert qui moins de deux heures après doit présider son débat d’orientations budgétaires municipal, opine du chef. Imprimé rapidement, le bulletin consacre beaucoup moins rapidement l’ensemble de exécutif.
Pas de surprise
À Jean-Paul Franc, d'Aimargues, le savoir-faire et la tradition. Pour Laurent Pélissier, de Saint-Laurent-d’Aigouze, la promotion et développement touristique. Robert Crauste, du Grau-du-Roi, hérite de la transition énergétique et biodiversité, et Véronique Martin, de Calvisson, de la Culture et du Patrimoine. Jacky Rey, maire d’Aigues-Vives, s'occupera du développement économique et de la promotion de l’agriculture et André Brundu, maire d’Aubord, prendra en charge le projet de territoire et développement. Quarante minutes plus tard -qui ont permis aux élus graulens de se montrer mutuellement les photos de leurs dernières sorties au resto-, tous les vice-présidents étaient élus avec des scores variant de 40 à 31 voix.
Tous sont déjà maires, à l’exception de Mme Martin et n’ont pas, c’est admirable, peur du cumul des fonctions. Restait la question clivante de l’indemnité du président, qui ne devrait pas dépasser 380€ nets. Pierre Martinez se doutait que ça allait chauffer. « Certains sont là pour ça… », disait-il en désignant du menton Jean Denat et Katy Guyot, à qui il attribue une certaine « aigreur ». Les camps ont été marqués lors du débat, messieurs Estève et Franc soutenant M. Martinez et s’agaçant des « leçons » de Jean Denat.
Les socialistes vauverdois avançant le bénévolat historique des élus de la structure et la méfiance grandissante des électeurs. « Ici, dans ce territoire, on est plus reboussier que les reboussiers ! La première décision que vous prenez c’est l’attribution d’une indemnité », râlait Jean Denat. « Même si cette décision est légale, elle n’est pas morale ! » Personne n’a demandé de vote à bulletin secret pour l’indemnité, le temps étant compté et le résultat prévisible. Sept élus ont voté contre l’attribution d’une indemnité, cinq se sont abstenus. Douze reboussiers sur quarante-deux.
Florence Genestier