L’événement est passé sous les radars des médias traditionnels, mais Villeneuve-lès-Avignon s’apprête à accueillir l’Université d’été résistante vendredi, samedi et dimanche. Trois jours de conférences, de débats et de projections auxquels participeront de nombreuses personnalités des sphères antivax. 

Un événement dont le but est « de grossir les rangs des personnes qui disent non aux mesures dites sanitaires, notamment en faisant basculer l’opinion de ceux qui doutent », indiquent sur leur site Internet les organisateurs, Doctothon, l’Union fait la force et un collectif de scientifiques et de juristes. On y retrouvera, entre autres, le président de l’association Réinfo Liberté, Vincent Payan, qui a récemment fait parler de lui avec une campagne antivax dans les rues de Toulouse et qui est derrière le site Réinfo Covid, l’ex-députée LREM, Martine Wonner, dont les positions lors de la crise sanitaire ont fait polémique et qui figurait dans le documentaire controversé Hold Up, mais aussi l’avocat des producteurs de ce documentaire, maître Carlo Brusa. 

Citons également de nombreux médecins connus pour leurs positions hostiles aux vaccins comme le docteur Denis Agret, récemment suspendu trois ans par l’Ordre des médecins (il a fait appel, NDLR), le président de la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations, la plus ancienne association antivax de France, Jean-Pierre Eudier, le promoteur des théories conspirationnistes américaines QAnon Antoine Cuttita, ou encore le journaliste de Sud Radio, André Bercoff, connu pour ses positions pro Trump, qui invite régulièrement dans son émission des personnalités anti vaccin, dont certaines citées ci-dessus. 

Les conférences auxquelles ils participeront auront pour thème notamment les "scandales sanitaires et les lois liberticides", "les effets indésirables" des vaccins anticovid ou encore "la manipulation de masse exercée depuis 2020". Par ailleurs, le documentaire controversé La Face cachée des vaccins, de Raphaël Berland, sera projeté trois fois au cours de l’événement. Un événement qui sera organisé sur un lieu privé spécialisé dans les réceptions à Villeneuve. Son gérant, qui ne souhaite pas associer son établissement à l’événement, nous affirme qu’il « ne savait pas quel type d’événement c’était » lors de la réservation. « Mais pour moi, c’est un client lambda », rajoute-t-il.

Harcelé sur les réseaux sociaux

Quelque peu embarrassé, le gérant rappelle qu’il n’est pas l’organisateur de l’événement et qu’il ne sait pas « qui sera présent ». « C’est un client comme un autre, je ne vois pas pourquoi je refuserai un client, reprend-t-il. Je n’ai pas de droit de regard sur les idées de mes clients pour les accepter ou non. » Et le même de rappeler qu’il a déjà accueilli dans son établissement « LREM, la CGT, la CFDT, le RN, le PCF ». 

Reste qu’il subit depuis quelques jours un harcèlement sur les réseaux sociaux. Depuis que le lieu précis de l’Université d’été résistante a été dévoilé sur les réseaux sociaux, « j’ai droit à des menaces de mort, je suis harcelé. Ça commence sérieusement à me prendre la tête », affirme le Villeneuvois qui tient surtout à n’avoir « aucun esclandre » chez lui. Rappelons que l’événement n’est accessible que sur inscription (15 euros par jour, 35 euros pour les trois jours), et qu’elles sont désormais closes. 500 personnes par jour sont attendues par les organisateurs. 

À la préfecture, on affirme découvrir la tenue de cet événement ce week-end dans le Gard. La raison en est simple : « Il n’y a pas de régime de déclaration dans un lieu privé », nous indiquent les services de l’État. « On n’interviendrait que s’il y avait un trouble à l’ordre public et que le propriétaire demandait une intervention », ajoutent-ils. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com