ALÈS AGGLO Apprendre à bien manger, en cuisinant, et sans se ruiner
Le projet alimentaire territorial d'Alès Agglomération proposait à des habitants de cinq communes de mettre la main à la pâte, ce mardi, pour apprendre à manger sainement, avec goût et sans dépenser des folies. En face, des habitants financièrement à la limite, voire pire, ravis de pouvoir s'inspirer de ce qu'ils venaient d'apprendre afin de mieux manger, et souvent pour moins cher.
Tablier bleu au cou, la quarantaine de participants écoute les remerciements de fin d'atelier, en compagnie de l'élu d'Alès Agglo responsable du projet alimentaire territorial (PAT), Sylvain André. Entre eux tous (et surtout elles), une longue table avec les mets préparés le matin même, comme du taboulé de chou-fleur. "C'est un défi que nous avons déjà réalisé l'an dernier", explique Marion Morin, chargée de mission du PAT à Alès aglomération. Un défi alimentation, en l'occurrence, en compagnie d'habitants de communes du territoire et, ce mardi, de l'épicerie solidaire Episol de la Grand-Rue Jean-Moulin.
Cette année, sélectionnés par leurs CCAS (centre communal d'action sociale) respectifs, des résidents de cinq communes se sont retrouvées dans une salle municipale de Saint-Julien-les-Rosiers : Laval-Pradel, Cendras, Lézan, Massillargues-Attuech et Boisset-Gaujac. "De 9 heures jusqu'à la fin de la matinée, les participants s'occupent de préparer un buffet." Sous les conseils d'une membre du CIVAM (centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) qui accompagne leur "dynamique collective".
Les produits sont de saison, pas chers et locaux. "Ce qui amène aussi à faire un comparatif des coûts, poursuit Marion Morin, de réfléchir en matière de ratio de coûts autant que nutritif, sur des choses du quotidien." Dans le cadre des ateliers, les participants vont aussi chez un agriculteur du coin, pour casser cette idée "que ce n'est pas pour eux" et enlever l'appréhension quj'ils pourraient avoir à pousser le portail.
"On voit, au CCAS, des gens qui ne savent tout simplement pas comment cuisiner les légumes", partage le maire de Cendras et responsable du PAT, Sylvain André. Siham, de l'Épicerie solidaire d'Alès (Épisol), le concède : "Tous ces légumes, on ne sait pas les cuisiner de manière différente. Pour moi, un chou-fleur, ce n'est que pour faire un gratin, dit-elle en dégustant un taboulé de chou-fleur, dans lequel le légume est restré cru. On aprend à cuisiner des fruits et légumes pour un repas complet, même en se passant de viande."
Siham a, ainsi, notamment appris que la banane peut remplacer le beurre dans certains gâteaux. Dans la même fibre, Nathalie, autre habitante qui a pratiqué l'activité, abonde : "J'ai notamment découvert qu'on pouvait faire du sucré et du dessert avec des ingrédients salés." Et, surtout, que s'il est détourné, un légume peut être sublimé...