Ce samedi après-midi, dans la grande salle comble du Cratère, un battle de niveau international a placé Alès sur la carte du breakdance mondial, achevant de la plus belle des manières une semaine du hip-hop riche en émotions.

Les 900 spectateurs de la grande salle du Cratère en ont eu pour leur argent. Depuis la scène sur laquelle avait été tracé un rectangle blanc délimitant leur aire de jeu, les meilleurs breakdanceurs de la planète leur ont offert un spectacle sportif digne des Jeux Olympiques, achevant de la plus belle des manières la première semaine internationale du hip-hop à Alès, émaillée de plusieurs animations (rap, beat box, graff, etc.) inhérentes aux cultures urbaines.

À l'heure où prenait fin un show de plus de trois heures, la fierté se lisait aisément dans les yeux des organisateurs, Jawad Frikah, président de l'association All'Style en tête. Maintes fois remercié pour son implication, le quadragénaire qui revêt encore des allures de jeune homme peut se targuer d'avoir placé Alès sur la carte du breakdance mondial, l'année même où sa structure pionnière en la matière sur le territoire célèbre ses 10 ans.

"Aujourd'hui, Alès est la capitale mondiale du hip-hop"

Car le dernier nommé, avec l'aide du dynamique directeur du Cratère, Olivier Lataste, avait concocté un bouquet final grandiose. Les présences de DJ Taj Mahal aux platines, de BK et Youval en speakers pour chauffer le public, de B-girl Hurricane, Napster et Greko pour former le jury, témoignaient de la portée mondiale d'un évènement générant aussi la venue en Cévennes de médias internationaux spécialisés.

Et pour cause ! Alors que la B-girl polonaise Paulina a remporté le battle individuel 100 % féminin en battant en finale sa concurrente vénézuélienne, le Navi Crew (équipe composée de quatre danseurs) s'est adjugé la victoire dans le concours général en gagnant en finale contre Last Alive Crew, la "team Italie" qui avait elle-même éliminé la "team Brésil" en demi-finale, alors que cette dernière semblait avoir les faveurs du public.

Les "Wow" et les "Ouf" n'ont jamais cessé pendant ce quart d'heure haletant durant lequel ces huit corps saillants se sont affrontés dans le respect, bien que la provocation fasse partie intégrante de la discipline. En remettant le trophée aux gagnants de la "team Ukraine" qui, comme un symbole, sont sortis vainqueurs de la dernière "guerre", Christophe Rivenq, président d'Alès Agglomération, "bluffé" par ce qu'il venait de voir, a donné à ce battle international des allures légitimes de "championnat du monde". Et le dernier nommé de conclure : "Aujourd'hui (hier), Alès est la capitale mondiale du hip-hop."

Corentin Migoule