Pouvoir réaliser le rêve de ses « gamins », c’est peut-être la plus belle chose qui soit quand on est parents, et encore plus quand ceux-ci ont des parcours extraordinaires et qui se sont battus pour vivre et survivre dans la vie. C’est pourquoi l’opération Rêves de Gosse existe. Depuis 28 ans, elle permet à environ 160 enfants, (45 dits au parcours ordinaire et 123 dits au parcours extraordinaire) de se retrouver tout au long de l'année dans un projet pédagogique. Avec une étape finale, la récompense ultime pour certains, un tour en avion. 

Cette année, le tour aérien se compose de neuf étapes, et Alès a été retenue pour la première fois comme ville étape en 2025. Le projet porté localement par l'Aéroclub d'Alès et le Rotary Club Alès-Cévennes, se découpe en quatre parties, avant d’arriver à l’ultime étape qui se déroulera au mois de mai avec le vol en avion pour les enfants. Pour ce projet extraordinaire à Alès, les enfants sont réunis autour d’un thème centré sur le tri et le recyclage, avec d’abord trois étapes, chaque mois, qui les mèneront du tri à la réutilisation des plastiques en créant des objets. 

Six ateliers sur le tri

Cette première étape a eu lieu le vendredi 14 février à l’espace Cazot d’Alès, avec toute la journée des ambassadeurs du tri missionnés pour apprendre les bons gestes aux enfants. Au programme, six ateliers étaient organisés. Une vidéo sur le recyclage expliquait les bons gestes à mettre en oeuvre et à retenir pour bien trier.

Place ensuite à un atelier coloriage sur le thème du recyclage. Puis les jeux de société, notamment une variante du jeu de l’oie, où les enfants doivent trier et éviter les pénalités sur le recyclage. Il y avait également à disposition une roue, avec des questions réponses à la clé, mais aussi un marathon de tri sur le recyclage avec différents objets et emballages à mettre dans les bonnes poubelles correspondantes. 

Enfin, l’entreprise Boudi a été présentée. Lauréate du prix Alès Audace en 2024, cette société dirigée par Jean Sauttreau a permis de lancer une activité incluant uniquement des personnes en situation de handicap. Basé sur Rousson, ils partent des déchets, principalement des mobiliers de jardin, présents dans les centres de tri. « Avec tout ça, on fait des granulés dans les centres de tri, et après les essais réalisés et les recherches effectuées avec l’École des mines d’Alès, on s’est doté d’une grosse thermopresse qui nous permet de faire des grosses plaques, de grandes dimensions où l’on va pouvoir créer des panneaux de 3m par 1,20 m de différentes épaisseurs », raconte le créateur de l’entreprise. Grâce à ça, ils peuvent faire du mobilier, mais aussi des coffrages, utilisés notamment pour les chantiers de la ville d’Alès, comme celui en cours des halles. L’objectif étant de réutiliser les plastiques après enfouissement, pour pouvoir les rebroyer et les réexploiter. 

Travailler avec les personnes en situation de handicap

« Dans la mesure où l’on travaille avec les personnes en situation de handicap, on a une sensibilité particulière, ça nous paraissait naturel d’être associé à cette démarche », confie Jean Sauttreau à propos de cette initiative. C’est d’ailleurs avec eux que les enfants vont au fil des ateliers suivant pouvoir créer du mobilier à partir de matériaux récupéré. « Ce sera l’étape ultime du projet. On va prédécouper et concevoir des objets, et on va demander aux enfants de créer des objets à partir de plastique qu’ils auront recyclé. On aura créé la boucle complète », avoue Guy Sabatier, coordinateur de l’opération Rêves de Gosse sur Alès. 

Il ne reste désormais plus que trois rencontres aux enfants qui se dérouleront courant mars, avril et mai. Le projet de l’association Les chevaliers du ciel a une portée nationale. Le but final consiste à faire des baptêmes de l’air aux enfants, la récompense du projet pédagogique mené. Concernant l’étape d’Alès, ce sont des enfants qui viennent de deux écoles primaires, à Vézénobres et l’école Taisson d’Alès. « Ce sont des enfants qui ont une vie et un parcours de vie ordinaire. Et à côté de ça, viennent se greffer des enfants aux parcours extraordinaire, qui proviennent de classe d’ULIS, d’établissement spécialisé », conclut Guy Sabatier.