ANDUZE Une soirée de plus et trois thèmes différents : Jazzoparc muscle encore sa programmation

Rhoda Scoot et Ladies all star, avec Hugh Coltman, en 2024
- François DesmeuresUne soirée jazz et swing, une autre plus orientée salsa dura, et un ajout, le dimanche soir, aux racines africaines. C'est la proposition qu'avance Jazzoparc pour sa cinquième édition, du 25 au 27 juillet, toujours dans le parc des Cordeliers. Avec des noms connus comme Yuri Buenaventura ou Tiken Jah Fakoly (dans une registre inhabituel) et une soirée jazz et soul qui ravit les connaisseurs et invite les autres à la découverte. Un jour supplémentaire, dans le contexte compliqué des budgets culturels : l'association Jazzoparc réussit un joli tour de force.

Une soirée jazz et soul, une autre aux rythmes de la salsa dura, et une troisième plus intime, entre kora et concert acoustique. Du vendredi 25 au dimanche 27 juillet, Jazzoparc investira le parc des Cordeliers pour la cinquième fois. Et le festival n'a pas eu de mal à faire sa place sur ce dernier week-end de juillet, malgré une forte concurrence, en raison d'une programmation cohérente et inédite, qui a su trouver un public d'été et de connaisseurs.

"Sur trois soirs, notre proposition artistique est plus lisible, plaide Philippe Couret, directeur du festival. En répartissant et en différenciant, pour obtenir cette identité jazz et musiques du monde, ces dernières étant très présentes cette année." Vendredi soir, donc, le "virtuose de la clarinette" anglais, Adrian Cox, allumera la mèche du festival, à 19h30, dans la grande tradition du super-swing. La chanteuse - habituée du festival Jazz in Marciac - Robin Mckelle rendra ensuite une sorte d'hommage à Ella Fitzgerald, accompagnée par un quartet. Enfin, le "show-man" sénégalais Faada Freddy livrera un concert soul et gospel à l'aide d'une "musique 100 % organique, s'enthousiame Philippe Couret, qui joue avec les voix et les percussions corporelles".


Le samedi, place à la salsa dura new-yorkaise. Car "le terme salsa est né à New-York, précise Philippe Couret, au coeur de la Spanish Harlem, avec les Cubains et les Portoricains. Au départ, c'est un héritage de la musique américaine mélangé à de la musique cubaine." Et la soirée sera forcément festive, avec cinq propositions qui promettent l'explosivité. En entrée, Yuri Buenaventura, qu'on ne présente plus, même si son dernier album se démarque quelque peu, tendance "barrio new-yorkais", décrit le programmateur. Il sera suivi des New-York Salsa all stars, convoqués pour accompagner "les deux showmen, roi du trombone et roi du violon électrique : Jimmy Bosch et Alfredo De La Fé". Et tout ce petit monde devrait se retrouver à un moment ou à un autre, tous ensemble sur scène. Enfin, si la taille de la scène le permet... La soirée s'achèvera, toujours en danse, avec un set de DJ Carol Mama Queen.




La soirée inédite du dimanche offrira un voyage vers l'Afrique de l'Ouest, avec la pointure gambienne de la kora, en la personne de Sonah Jobarteh, plutôt rare en tournée en France. Moins d'un après la mort du maître malien Toumani Diabaté, la kora devrait résonner avec émotion dans le parc des Cordeliers. Ensuite, un autre maître, mais du reggae, fera un pas de côté par rapport à ce qui l'a rendu célèbre : Tiken Jah Facoly viendra, à Anduze, interpréter "des morceaux traditionnels de son répertoire", totalement en acoustique, s'aidant de la voix et de son corps pour accompagner les sept musiciens qui l'entourent. Alors qu'il aura été tête d'affiche à Jazz à Vienne, et avant qu'il ne le soit à Marciac, Jazzoparc réussit un joli coup en l'attirant aux Cordeliers. La DJ Caroll Marmaqueen sera chargée de clôturer une soirée forcément plus mélancolique, puisqu'elle rimera avec la fin du festival...


Comme l'an dernier, l'association organise trois petits concerts de préambule, comme une mise en bouche : le 14 juillet, à Saint-Nazaire-des-Gardies, avec Banan N'Jug ; le 23 juillet, à Saint-Christol-lès-Alès, salle Vermeil, avec Frapajam ; enfin le 24 juillet, en après-midi, au cœur de la Bambouseraie. Mais le nom de l'artiste n'est pas encore connu. Enfin, dès le mois de mai, les ateliers création Brass Band vont reprendre, avec accès gratuit aux enfants, adolescents et adultes. Le jeudi d'avant festival, le groupe participera à la parade du marché, ainsi qu'au concert offert le dimanche midi, sur le Plan de Brie.

Dans un contexte budgétaire difficile pour le milieu culturel et avec une programmation aussi vaste (de groupes aussi fournis en musiciens...), les places restent "bien en dessous de 30 € pour une soirée", se satisfait Philippe Couret. Et même 25 € par soir, avec l'achat d'un pass. Qui espère approcher les 8 000 spectateurs sur trois soirs, en sachant que le parc peut accueillir jusqu'à 3 500 spectateurs par soirée. Pour recevoir tout ce beau monde, l'association renforce son offre alimentaire pendant le festival et cherche toujours des bénévoles. Qui auront l'assurance d'avoir les oreilles réchauffées par la musique.

Le festival poursuit sa démarche éco-responsable
Le festival poursuit son chemin et est fier d'annoncer, cette année, qu’il a obtenu le niveau 2 du label Elemen’Terre, reconnaissant son engagement en faveur d'un événement écoresponsable. Ce qui veut dire que Jazzoparc met en place des actions concrètes pour réduire son empreinte carbone et sensibiliser son public.