Publié il y a 12 jours - Mise à jour le 07.03.2025 - Yannick Pons - 2 min  - vu 90 fois

CULTURE Les Suds présentent Festa Major, dans les coulisses de la fête d'un petit village catalan

Festa Major

- Photo Jean-Baptiste Alazard

Ce jeudi 6 mars à Arles, Les cinémas le Méjean proposaient la diffusion en avant-première du film de Jean-Baptiste Alazard dans le cadre de l'événement les Suds en hiver, en présence du réalisateur.

La lumière de Jean-Baptiste Alazard saisit ces corps cuivrés qui s'agitent et dansent aux sons des cuivres et des clarinettes. Le soleil éclaire le village au lever du jour, et puis la fête. Intergénérationnelle, que les parents, les grands-parents transmettent aux enfants. Le soleil éclaire le village au lever du jour, et puis la fête, pendant cinq jours. Le soleil éclaire le village au lever du jour…

Fidèle à une tradition vieille de plus de 120 ans, cet événement conserve son essence chaque année. Un moment qui nous inscrit dans un temps circulaire, puisqu'elle est là, éternelle, alors que nous, humains, sommes de passage. « On accepte ainsi plus facilement que les choses continuent après nous », confie le réalisateur. Une fête votive comme nous les connaissons dans le Gard et en Camargue.

De la fête

Dans le petit village de Fillols, au cœur des Pyrénées catalanes, à l’approche des premiers jours de septembre, chaque année depuis au moins 120 ans se déroule la Festa Major. Une fête qui se passe autour de l’acacia planté au centre de la place, au centre du village, où les habitants investissent l’espace public afin de passer un moment ensemble. « Cette fête qui rythme leur vie et les années, comme les clochers du village le font aussi pour nous rappeler que nous sommes là pour quelque chose de plus grand dont on ne connaît pas le nom », raconte le réalisateur, en voix off.

Dans ses trois films précédents, l’auteur a montré des personnes solitaires, un peu en marge. Cette fois, il s’agit d’une communauté, que le réalisateur connaît bien puisque tout se passe à Fillols, ce petit village de 300 belles âmes, où le réalisateur filme, monte son film et vit. Cette fête, les habitants y pensent toute l’année. Elle est le poumon social et économique du village, et même plus…

Jean-Baptiste Alazard présente son film en avant-première à Arles • Photo Yannick Pons

Lumineux et poétique, ce film documentaire plonge le spectateur dans les coulisses d’une fête catalane. Par des plans serrés et embarqués, le réalisateur nous emmène à l’intérieur des rondes de la Sardane qui s'ouvrent même aux piètres danseurs. Son micro s'immisce au cœur des discussions les plus intimes, tout en restant à la lisière de la pudeur. Jean-Baptiste Alazard maîtrise la lumière et le visuel est centré sur l’humain.

Le flou provoqué par sa caméra préserve l’intime comme les premiers baisers. « Le cinéma, c'est avant tout de la lumière… Mais ce qui m'intéresse particulièrement, c'est la dimension documentaire de la vie paysanne traditionnelle, vivrière. J'essaie de montrer les traces de ce mode de vie là, comme les peintres l'ont fait. Je filme par petites touches, à la manière des impressionnistes. Et à partir de cela, j'essaie de construire une narration », confie Jean-Baptiste Alazar.

Cinq jours de danse et d’ivresse, de folie et de bonheur, de rituels, dans un lâcher prise collectif qui rapproche les acteurs de la communauté autour de rituels séculaires comme la coupe d'arbres qui délimitent la piste de danse. Et puis la cargolade, les grillades, la scène des papiers…

Intime et pudique, le film documentaire ne laisse pas le spectateur indifférent en posant des sujets de réflexion autour des fêtes de village qui résonnent au-delà des danses et des rituels.

Un film de Jean-Baptiste Alazard. France, 2024, 1h08.
Prix du public et mention spéciale du jury des lycéens au FIDMarseille 2024.

Yannick Pons

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