Publié il y a 8 h - Mise à jour le 17.01.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 191 fois

ÉDITORIAL Pas de censure : de nouvelles alliances possibles ?

Assemblée nationale

Le Premier ministre François Bayrou durant son discours de politique générale à l'Assemblée nationale.

- Photo MaxPPP

En réalité, la censure du gouvernement n'est pas passée parce que le Premier ministre a fait des concessions à la Gauche...

Le Nouveau Front populaire est-il mort depuis hier ? Il a pris un sérieux coup dans l'aile après la décision concertée des socialistes de ne pas voter la censure après le discours de politique générale du Premier ministre. Au final, ce sont donc 58 parlementaires du PS et apparentés qui se sont abstenus. Malgré l'ensemble du groupe Insoumis, des écologistes et communistes, le compte ne suffit donc pas pour faire tomber François Bayrou. Jean-Luc Mélenchon et ses copains ont compris jeudi soir qu'ils étaient désormais en mauvaise posture pour faire la pluie et le beau temps à l'Assemblée nationale... Reste à savoir si ce rejet de la motion de censure aura du bon... Pour les Français qui ne comprennent plus rien à la situation politique du pays, c'est certain. Nos voisins européens aussi qui voient la France s'enfermer depuis des mois dans une crise politique. Au moment où l'Allemagne va connaitre, elle aussi, des élections de tous les dangers. Face au rouleau compresseur Trump dans quatre jours à la Maison-Blanche, l'Europe tangue. Il était temps qu'une majorité de députés prennent enfin leur responsabilité et fassent preuve d'intelligence pour éviter le chaos. Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, que l'on ne peut pas soupçonner de connivence vis-à-vis d'Emmanuel Macron, ne dit rien de moins depuis hier : "Notre pays a besoin de stabilité. Il est de ma responsabilité d’appeler au dialogue pour changer de politique. Sur le terrain, c’est ce que nous demandent nos concitoyens." Le député européen Raphaël Glucksmann à la tête de Place Publique, partenaire du PS, est sur la même ligne et rappelle que "la politique ne peut être un jeu dans lequel on fait tomber les gouvernements comme des quilles sans autre perspective que le prolongement du chaos." En réalité, la censure du gouvernement n'est pas passée parce que le Premier ministre a fait des concessions à la Gauche. L'abandon de la suppression des 4 000 postes d’enseignants, la hausse des investissements dans l'hôpital public ou encore la réouverture du chantier de la réforme des retraites. C'est loin d'être suffisant diront certains. Mais la situation politique du pays, tiraillé en trois gros blocs, exige des compromis. Il est donc manifestement nécessaire de continuer, pour chaque tendance, à porter ses convictions, propositions et lignes rouges. Négocier et convaincre François Bayrou. C'est aussi cela le renouvellement de nos pratiques parlementaires, longtemps simple chambre d'enregistrement de la Macronie. Dommage cependant de devoir apprendre en marchant après la dissolution de juin dernier. Mais dans toute mauvaise décision, il y a aussi du bon. Et cette obligation de compromis, ouvrira demain la perspective de nouvelles alliances plus en phase avec la vision politique commune de l'action publique...

Abdel Samari

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