FAIT DU JOUR Le ministre de la Santé à Ganges : la désertification médicale au coeur des enjeux
À l'occasion de sa visite dans l'Hérault, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, est venu à Ganges dans le territoire cévenol, inaugurer l'IRM de la clinique Saint-Louis.
"Les Français et les Françaises, leur préoccupation, c'est de pouvoir se faire soigner", voilà ce qu'a martelé, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, en déplacement du côté de Ganges. Dans cette ville de moins de 4 000 habitants, à la porte sud des Cévennes, c'était un événement qui a bousculé les habitudes des riverains. Protocole oblige, une forte présence policière est venue encadrer l'arrivée du ministre.
Après avoir passé la matinée sur l'agglomération montpelliéraine, Yannick Neuder a inauguré un nouveau bâtiment extérieur à la clinique Saint-Louis de Ganges. Dans ce nouvel espace se trouve désormais un nouvel équipement d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Un gros investissement, mais nécessaire pour la population locale, puisque cela évite aux patients de se rendre à Nîmes ou Montpellier pour ce genre d'examen.
"Je souhaite que les acteurs locaux s'organisent, il faut territorialiser les actions, et nous y sommes dans ce territoire, où le maire et les élus souhaitent l'accès aux soins de leur population. Une solution qui peut permettre pour 80 % des cas d'être soignés ici-même", déclare le ministre. Selon lui, les meilleurs facteurs pour amener des soignants à s'installer dans des zones rurales, c'est d'être en lien avec les élus locaux en mettant en place des solutions comme le logement, les transports, ou encore une place en crèche.
Lutter contre la désertification médicale
Ce cardiologue n'oublie pas de mentionner que la formation médicale manque de médecin, et souhaite que les élus locaux aident les soignants à se former et à les accompagner.
"Ce n'est pas possible que des étudiants chez nous ne trouvent pas de solution dans notre système de formation, et soient obligés de partir dans les pays limitrophes pour faire des études de santé. Ça je ne l'accepte pas."
Concernant le désert médical, Lamine Gharbi, président de Cap Santé, a évoqué la difficulté de faire venir des médecins et spécialistes dans des lieux de santé désertés : "Les spécialistes comme les gynécologues viennent, constatent, mais répondent que lorsqu'on aura monté une équipe, ils viendront. Il faut amorcer une équipe entière et c'est extrêmement compliqué", comme il l'a rappelé ce jeudi sur Objectif Gard. Pour compléter ses propos, le maire de Ganges, Michel Fratissier, évoque l'enjeu essentiel du territoire, notamment géographique pour les Gardois : l'éloignement par rapport à un centre de soin pour les accouchements est très important.
Pour les hommes de terrain comme le docteur Stéphane Lust, radiologue et co-gérant d'IMACAM, cet IRM de proximité est fondamental pour le territoire. "Il permet d'offrir un plateau technique aussi fourni que possible, avec une IRM sans hélium, une première dans le sud de la France. Nos patients n'auront désormais plus à faire de nombreux kilomètres pour avoir accès aux soins, puisque comme beaucoup de profession de santé, nous sommes en pénurie de soignants et de médecins."
La maternité de Ganges en suspens
De son côté, le ministre de la Santé a été questionné sur les enjeux locaux, comme la maternité de Ganges. Pour rappel, le 18 janvier dernier, le collectif Maternité à défendre manifestait devant la polyclinique de Ganges pour réclamer la réouverture de la maternité, deux ans après sa fermeture. Yannick Neuder rappelle qu'il rencontre toujours les organisations syndicales, quel que soit le secteur. Cependant la rencontre fut très brève pour le ministre et la CGT présente sur place.
Pour conclure sa visite, Yannick Neuder a rappelé son programme en tant que ministre : il veut préserver les soigneurs médicaux et para-médicaux, et les protéger des violences sexuelles et physiques qu'ils subissant en les aidant à porter plainte de façon anonyme et en réclamant des sanctions pénales lourdes pour les agresseurs.