FAIT DU SOIR À Générac, la mort de l’âne « Pompon » plonge Valérie dans la détresse
Pour avoir ingurgité un bout de pain donné par un riverain, l’âne Pompon est mort après plusieurs jours de souffrance. L’asinerie Cap Âne perd son meilleur élément et c’est toute l’activité de l’entreprise qui est impactée. Sa gérante, effondrée par la perte de son ami, lance un coup de gueule pour stopper les mauvais comportements envers les animaux. Pour pallier les frais médicaux, un client de l’asinerie a mis en place une cagnotte en ligne.
L’enfer est pavé de bonnes intentions et parfois, en voulant faire bien, les gestes les plus anodins peuvent entraîner des conséquences dramatiques. À Générac, une personne a certainement voulu bien faire en donnant du pain à Pompon, cet âne âgé de 18 ans et qui faisait partie de l’asinerie Cap Âne. Mais cet acte s’est avéré fatal pour l’équidé, qui a dû être euthanasié après plusieurs jours d’atroces souffrances.
« Il était au pâturage avec trois autres ânes et quand je suis allé les voir le mardi 14 janvier, j'ai trouvé Pompon en hypothermie et complétement abattu. J’ai compris que c’était grave avec de la bave et de la mousse qui sortaient de sa gueule. La vétérinaire est intervenue et tout ce qui sortait de son corps, c’était du pain. Cet aliment est mal passé, il y a eu une fausse route et le pain est entré dans les poumons. C’était déjà trop tard », regrette Valérie Lapendrie, qui gère seule l’asinerie Cap Âne, route de Saint-Gilles, à Générac, et qui confectionne des produits cosmétiques avec le lait d’ânesses.
Pompon est ensuite mis à la diète, mais il refuse de boire et il faut le mettre sous perfusions alors que son rythme cardiaque est très élevé en raison de la douleur, car son intestin est endommagé. L’âne est ensuite hospitalisé, mais son transit est arrêté. Il lui est impossible d’évacuer les substances. Malgré le traitement, l’animal est condamné, parce qu'avec son infection pulmonaire, il ne peut pas être anesthésié.
« C’est mon ami qui est parti, c'était le pilier de ma vie et aujourd’hui tout s’écroule »
Valérie doit alors se rendre à l’évidence « Il a souffert le martyre pour un morceau de pain. C’est mon ami qui est parti. Nous avons vécu plein de choses ensemble. C'était le pilier de ma vie et aujourd’hui tout s’écroule. C’était un âne formidable, il avait participé aux crèches vivantes avec les enfants, aux défilés des pastorales et aux carnavals de Générac. Il était parfait. Il avait un grand cœur et une très grande gentillesse. C’est lui qui m’a appris mon métier », se souvient, avec émotion, Valérie qui rajoute le cœur lourd : « J’y ai cru jusqu’au bout, mais il a fallu mettre fin à sa vie, pour qu’il ne souffre plus. »
Le vide que laisse Pompon est à la hauteur de l’attachement affectif qui le liait à sa maîtresse et aux autres pensionnaires de l’asinerie. Mais la mort de l’équidé a aussi des conséquences financières : « Je vais être obligé d’arrêter les balades à dos d’ânes, car c’était le leader. C’est lui que les autres suivaient. Je n’ai plus d’ânes de tête ou capables de faire les activités. Les frais pour les soins sont d’environ 1 500 €. Ça impacte mon entreprise et je commence l’année avec un gros trou de trésorerie. » La situation de Valérie n'a pas laissé insensibles les internautes qui ont réagi en nombre sur Facebook.
De son côté, un client régulier de l'asinerie, Raphaël Landry, est allé plus loin en lançant une cagnotte leetchi. « Valérie a déjà été impactée par les incendies de Générac il y a quelques années. C’est une personne qui se donne beaucoup de mal. Elle est très courageuse et j’ai voulu activer les réseaux pour lui venir en aide », souligne ce bon samaritain. Légitimement, Valérie Lapendrie est en colère et elle lance un coup de gueule : « On n’arrête pas de le dire : ne donnez pas à manger aux animaux que vous ne connaissez pas ! Vous ne savez rien sur leurs régimes alimentaires ou ses intolérances. Un âne, c’est comme un enfant à qui vous donnez des friandises. Il va en manger jusqu’en tomber malade. Le pain peut faire bouchon ou fausse route. Il faut que les gens prennent conscience qu’il ne faut pas nourrir les animaux. »
« Il est venu me réconforter, comme s’il voulait me dire que ce n’était pas si grave. Il avait compris ce qui était en train de se passer »
Jamais, Valérie n’oubliera les derniers instants passés avec Pompon : « J’ai pu rester une dernière heure avec lui. J’étais abattue et il est venu me réconforter, comme s’il voulait me dire que ce n’était pas si grave. Il avait compris ce qui était en train de se passer. » Voilà une nouvelle preuve que les animaux peuvent parfois être plus intelligents que les hommes.