Un décor majestueux et une ambiance de guinguette, ponctuée par des communications scientifiques et des séances de "main à la pâte". C'est ce que propose l'Estival de l'Aigoual, qui marque le retour d'un événement festif sur le toit du département. D'un côté, une buvette et une scène de spectacle qui embrassent la vallée de l'Hérault ; de l'autre, la présence des sapeurs-pompiers pour délivrer des informations sur les incendies, une visite commentée du sommet, une chasse au trésor et un jeu sur la biodiversité, ou encore des conférences sur la filière bois ou la vie marine. 

Pour ajouter à la pédagogie climatique que propose le musée le Climatographe, le week-end est donc à la fois une fête et une occasion d'apprendre. Comme avec la conférence délivrée par le directeur de recherche au CNRS de Montpellier, dans l'atelier Géosciences, Jean Chéry, venu expliquer une Révolution énergétique qu'il appelle de ses voeux dans les milieux ruraux, à coût réduit et pour certaines applications bien précises.

L'homme (qui donnera une nouvelle conférence sur le sujet ce dimanche à 16h, toujours à l'observatoire) est d'autant plus intéressant que ses recherches partent d'une prise de conscience : "En 2016, on me demande de mener un projet de recherche, avec l'entreprise Total, sur des modalités d'exploitation du gaz de schiste en Argentine. Je ne voulais pas." Jean Chéry est opposé à cette extraction - pour l'instant interdite en France - et se met à faire quelques recherches "sur l'énergie solaire thermique". Qui n'est pas du photovoltaïque. En s'inspirant du projet Thémis (lire ici), "on a étudié la faisabilité de la concentration solaire à petite échelle", explique le scientifique. 

"La transition énergétique est une appellation mensongère"

Jean Chéry, directeur de recherches au CNRS

Jean Chéry démontre que "la transition énergétique est une appellation mensongère", dans le sens où les énergies nouvelles ne se sont jamais susbtituées aux autres, "elles s'ajoutent aux précédentes", qui, elles, ne diminuent pas en volume. Face à cela, "80% des besoins énergétiques d'une habitation sont thermiques". Jean Chéry oppose donc aux énergies polluantes une forme de "captage solaire par concentration", au moins pour la partie résidentielle. 

Un "modéle rural", explique le chercheur, qui ne coûte pas beaucoup... et c'est là sa faiblesse par rapport au modèle photovoltaïque, qui produit "des brevets, des marges pour les entreprises". Pour Jean Chéry, la solution peut venir des associations, coopératives d'artisans, citoyens des villages ou communautés de communes rurales. Le vice-président de Causse-Aigoual-Cévennes et maire de Lanuéjols, Alexandre Vigne, était dans la salle...

Ce dimanche, le programme des festivités reste chargé pour une première édition de l'Estival, alors que les touristes garnissent - enfin - le sommet du massif en ce début août. Au Climatographe, on reconnaît un début d'été "décevant" en matière de fréquentation, comme semblent le dire en choeur les premiers retours des professionnels du tourisme cévenols. Et on compte bien sur le retour d'un rendez-vous d'été pour voir à nouveau les coeurs des touristes s'embraser. 

Programme détaillé de ce dimanche 4 août à retrouver ici