C'est un mois sacré pour les musulmans gardois : L'Aïd el-Fitr, qui marque la rupture du jeûne et la fin du mois de ramadan. L'édition 2025 a débuté dans la soirée du samedi 28 février et s'est achevée hier, dimanche 30 mars au soir. Comme le veut la tradition, les fidèles prononcent la formule "Aïd Boubarak", qui signifie joyeuse fête. Salem Zouaoui, l'ancien président de la mosquée At-tawba, s'est dit "satisfait" des célébrations, que "tout s'est très bien déroulé", avec un taux de fréquentation "en hausse" des musulmans pratiquants recensés à Bagnols.

Quelques-uns ont rejoint le lieu de culte ce lundi 31 mars entre 13 h 30 et 14 h afin de respecter leur temps de prière, dit la "Dhuhr", qui correspond au recueillement du début d'après-midi, lorsque le soleil vient de passer le zénith. Celle-ci s'est déroulée à 13 h 52 précisément.

"On fait partie de la république"

Preuve de l'engouement autour de la fête religieuse, plus de 300 personnes se sont rassemblées la veille. L'un des participants revient sur ce moment spécial pour l'ensemble de sa communauté : "C'était dans la fraternité, dans la paix. Des distributions de repas ont été fait quel que soit la religion." L'homme, qui a préféré rester anonyme, en profite pour faire passer un message : "En tant que français musulman, nous avons le droit d'avoir notre lieu de culte comme toutes les autres religions. On fait partie de la république", a-t-il surenchéri. L'esprit de vivre-ensemble fait écho au communiqué transmis par Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris : "Si Ramadan prend fin, nous invitons les musulmans de France à préserver la dévotion, la bienveillance et la solidarité avec lesquels ils ont parcouru ce mois béni, pour le bien de toute la société."

Prières, aide aux pauvres et partage

Pointée du doigt, lors de l'expulsion de l'imam Mahjoub Mahjoubi, le lieu de culte musulman bagnolais souhaite redorer son image et peut compter sur la présence de nouveaux arrivants ou de religieux de passage. Avant de franchir la porte avec son tapis de prière, l'un d'entre eux s'exprime : "Je prie pour le côté spirituel car cela fait du bien du bien à l'esprit, comme peut l'être le sport pour le corps. Il y a en besoin pour se dégager de ce monde matérialiste", revendique-t-il.

Les musulmans bagnolais présents ont pu s'échanger des gâteaux, des cadeaux, aider les plus nécessiteux et porter de nouveaux vêtements. L'Aïd el-Fitr, "la petite fête", et considérée comme l'une des principales célébrations du calendrier islamique, reste placée sous le signe du partage à Bagnols/Cèze.

La ville récupère le local, l'AMGR priée de quitter les lieux 

Toutefois, la mosquée At-tawba ne devrait plus être occupée d'ici six mois par les musulmans bagnolais et du Gard Rhodanien. C'est ce que nous apprenons dans un communiqué transmis : "À la suite de la résiliation du bail par délibération du Conseil municipal du 2 avril 2024, qui a donné à l’AMGR jusqu’au 10 juin 2024 pour restituer le local appartenant à la Ville de Bagnols-sur-Cèze, cette dernière a été dans l’obligation de saisir en référé le Tribunal judiciaire de Nîmes pour faire valoir son droit à récupérer le local lui appartenant. Le Tribunal vient de rendre son jugement et donne droit à la demande de la Ville de Bagnols-sur-Cèze."