Alors que les membres de l’association des anciens élèves et amis du site chrétien situé à Fontanès se sont sentis blessés par la vente de ce lieu qui leur est précieux, les acheteurs promettent de rénover et de conserver l'esprit des lieux.

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Une promesse de vente a été signée au mois de février entre le diocèse et deux hommes, spécialistes dans la rénovation immobilière. Les acheteurs, Jean-Michel Mauri et Marius Dumas, ont présenté un projet qui a séduit le maire de Fontanès Alain Therond, mais surtout les Lazaristes, au point que la congrégation a rapidement donné son accord pour la vente des biens. Un compromis a été signé au mois de février, au prix de 450 000 euros.

Projet tripartite

C’est un projet tripartite. Les acheteurs, les Lazaristes propriétaires des lieux et le diocèse, qui va récupérer la parcelle comprenant tous les édifices religieux, de la chapelle jusqu’aux croix disséminées sur le domaine. Les acheteurs, après avoir couvert les frais de la division parcellaire, rénoveront puis restitueront les biens christiques à l'Église. Ils récupèrent la propriété du reste du domaine.

Le projet propose la réfection de l’accueil des pèlerins, la rénovation de tous les éléments chrétiens, ainsi que des trois bâtiments. Tous les édifices religieux vont être entièrement rénovés aux frais des acheteurs. Le dos de la sacristie sera dévoilé. Dans les deux bâtiments qui restent, sur la façade où trône une statue Saint-Vincent, ce seront des appartements rénovés et des salles d’accueil.

Après démolition de l’ancien hôpital, une petite partie deviendra ainsi une salle d'exposition et une salle culturelle. Un endroit qui pourra également recevoir des associations. Un véritable mémorial reprendra l’histoire du site. Les dix grandes statues religieuses parsemées sur le site, dont celle du Christ qui mesure 15 mètres de haut, seront rénovées et sont déjà cadastrées.

Jean-Michel Mauri, ancien publicitaire, est spécialisé dans la transformation de bâtiments industriels depuis une vingtaine d'années, en particulier des caves coopératives, dont celle de Lecques qu'il habite. Il est intervenu sur nombre de dossiers en tant que consultant pour des transformations de bâtiments et notamment de caves coopératives. « Je transforme en restant dans l'âme du lieu », confie le Gardois.

Son associé Marius Dumas est dirigeant d’une importante société spécialisée dans la réfection de façade de bâtiments institutionnels. Ensemble, ils ont créé la SCI Notre dame de Prime-Combe. Cela fait plusieurs années que ce site pose un problème de sécurité, spécifiquement lié à l’Urbex. De leur côté, les Lazaristes s’interrogent depuis longtemps sur son devenir.

Le père Carrara, qui officie sur les 19 communes du Sommiérois, ainsi qu’un élu, ont contacté Jean-Michel Mauri en octobre 2023 afin d’évoquer l’hypothèse d’une porte de sortie concernant ce domaine qui tombait en désuétude. Jean-Michel Mauri présentait alors le projet en février 2024 au siège des Lazaristes, à la chapelle construite sous la Restauration dans le but d'accueillir les reliques de Saint-Vincent-de-Paul, le fondateur de la congrégation.

Projet conséquent

Comme dans leurs projets précédents, les acheteurs souhaitent inscrire le site dans une continuité spirituelle, concernant son fonctionnement le site accueillera des hébergements de courte durée, type Airbnb. L'inscrire dans une continuité physique, mais aussi de fonctionnement. Ainsi, au-delà des pèlerins, le site sera axé sur la sérénité et la méditation. L’accès sera gratuit, comme il l’est aujourd’hui.

À terme, la grande salle culturelle pourra recevoir des événements culturels et peut-être un grand festival de musique classique et lyrique. « L'intérêt des Lazaristes n'était pas seulement financier. Il n'était même pas du tout financier. Il était de trouver une sortie honorable pour le devenir de ce site. Et ils sont tombés sur quelqu’un comme moi, sensible à l’histoire de ce lieu », confie Jean-Michel Mauri.

Afin de rémunérer les frais de rénovation du site, la SCI Notre dame de Prime-Combe, qui n'est pas un mécène, a imaginé un équilibre financier en adéquation avec la fonction du lieu qui restera autour de la méditation. Les appartements qui composent déjà l'ancien hôpital seront rénovés.

Accueil des pèlerins

Le bâtiment Saint-Vincent actuel et celui qui abrite aujourd’hui les derniers moines Lazaristes présents sur le site, seront dévolus également à de la location courte et moyenne durée. Les anciens élèves auront accès à une salle d'accueil. Au rez-de-chaussée du bâtiment Saint-Vincent, les acheteurs construiront un véritable mémorial qui va reprendre toute l'histoire de Prime-combe.

Ce mémorial donnera accès aux grottes où vivaient les ermites à l'époque. Un accès qui va faire partie prenante de ce mémorial. L’histoire de la Vierge et des premiers ermites qui ont été la base de la première chapelle, sera ainsi mise en lumière. C'est un peu comme à Lourdes, et les constructeurs promettent un accès gratuit.