Publié il y a 15 jours - Mise à jour le 29.08.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 2240 fois

GARD Le Modef avertit le préfet Bonet

Claude Pons, Xavier Fabre, Frédéric Mazer pour le Modef du Gard (Photo Anthony Maurin)

Claude Pons, Xavier Fabre, Frédéric Mazer pour le Modef du Gard (Photo Anthony Maurin)

Le président du Modef du Gard, Frédéric Mazer, a envoyé une lettre au préfet pour lui signifier sa grande inquiétude sur la situation agricole de notre département.

Claude Pons, Xavier Fabre, Frédéric Mazer pour le Modef du Gard (Photo Anthony Maurin)
Claude Pons, Xavier Fabre, Frédéric Mazer pour le Modef du Gard (Photo Anthony Maurin)

La fédération départementale syndicale agricole des exploitants familiaux du Gard, bref le mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) est préoccupé par les conditions gardoises. Fréderic Mazer, éleveur de brebis à Corbès et président du Modef Gard, est clair. La situation est grave : « Nous venons d’alerter le préfet du Gard sur trois problématiques. La situation viticole gardoise, le problème de la FCO fièvre catarrhale ovine et l’apiculture. »

C’est Xavier Fabre, vigneron à Domazan, qui entame le sujet sur la vigne. Même si les vendanges viennent de démarrer pour certains, moins tôt que les dernières années et plus dans la logique de vendanges de fin d’été, les soucis sont légion. « Nous pensons connaître entre 30 et 50 % de perte selon les secteurs, comme s’il avait gelé mais nous n’avons aucune assurance car c’est le mildiou qui a fait des ravages. Ajoutez à cela que nous avons vendangé alors qu’il reste beaucoup de vin en cave à cause de la mauvaise commercialisation. La récolte a coûté deux fois plus cher à produire, nous vendrons et elle rapportera moins. »

Champ fleuri vignes Nîmes Jeunes Agriculteurs du Gard 2024 (Photo Anthony Maurin)
Des vignes (photo Archives Anthony Maurin)

Le silence agricole ne ment pas. Eux qui ne crient jamais au loup sont à présent pris dans le piège. C’est une filière entière qui se déstructure depuis vingt ans sous nos yeux. Même le foncier ne vaut plus rien… « Les banques ne suivent plus nos projets car elles connaissent la situation, tout va partir d’un coup, en silence, en souffrance, nous craignons le pire. C’est maintenant qu’il faut agir, créer une cellule de crise pour que les gens ne se sentent pas seul, qu’on recueille leurs doléances, qu’on les écoute. »

Claude Pons, agriculteur qui produit de la vigne et des plantes à parfum du côté de Barjac, suggère une solution. « Il faut que l’État garantisse un prix plancher, notre rôle de petit syndicat est de dire que nous assistons à un vrai plan social, nous avons besoin d’aide ! »

les brebis du Gardon
Un troupeau de brebis.  • Corentin Migoule

Concernant la fièvre catarrhale ovine, Frédéric Mazer est plus rassurant. « Le problème est très préoccupant mais moins grave. Nous voulons, là aussi, que l’État gère les commandes et le stockage des vaccins. Ça a été fait pour la FCO3, nous voulons la même chose pour la FCO8. Quand il y a une épidémie, c’est à l’État de gérer, pas aux vétérinaires, ça tombe sous le sens, il faut juste anticiper ces problématiques ! La solidarité nationale doit agir sur les sujets qui touchent au réchauffement climatique. »

En 2023, 40 % de son cheptel a été touché. « J’ai perdu 10 % de mes bêtes, je n’ai eu aucune indemnité, j’ai tout fait avec le système D… » Autre mise en garde sur la question de la FCO, le médicament doit être appliqué sur le dos des animaux mais il est nocif pour les abeilles, alors les éleveurs et les agriculteurs doivent plus parler entre eux pour soit déplacer les troupeaux soit les ruches.

Les ruches nécessitent un emplacement optimal (Photo Vincent Roux).

Dernier point, le miel. Claude Pons l’annonce : « C’est une catastrophe ! On importe depuis deux ans du miel à deux euros le kilo quand ici on le produit à 4,5 euros le kilo. Ce miel n’est pas moins bon, de moins bonne qualité, il n’est pas français c’est tout ! Au Modef nous pensons qu’il faut, comme pour le reste, que l’État ou l’Europe car le problème est vaste, protègent et mettent en place des prix plancher. Il faudrait aussi que ces gens puissent bénéficier de la PAC ! Dans le Gard il existe un dossier d’un million d’euros, cette personne a-t-elle besoin d’autant d’argent, ne faudrait-il pas mieux répartir ?"

Anthony Maurin

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