GARD RHODANIEN Un brevet pour les meilleurs chiens chasseurs de sangliers
Ils sont 88, répartis en 11 meutes, à courir après un double objectif : le sanglier et le brevet de chasse.
Le brevet, organisé ce week-end sur les communes de Saint-Julien-de-Peyrolas, Salazac, Aiguèze et Saint-Christol-de-Rodières par les sociétés de chasse des 4 communes sous l’égide du Club français du Basset Artésien normand et du chien d’Artois, vise à distinguer les meilleurs chiens de chasse au sanglier.
« Perpétuer le nec plus ultra »
« Ce brevet a une valeur officielle et chaque chien est noté individuellement », explique Jean-Pierre Cotti, le secrétaire de l’association de chasse Saint-Hubert de Saint-Julien-de-Peyrolas. Concrètement, les meutes sont lâchées sur des secteurs où les chasseurs ont repéré des sangliers, et 4 juges officiels sont déployés. « Ils jugent la manière dont les chiens découvrent, se rapprochent, puis vont débusquer et lever le sanglier », explique Jean-Pierre Cotti. En revanche, aucun sanglier ne sera tiré durant le brevet, qui se déroule sans fusil.
Ainsi, des éleveurs de chiens d’Artois, de griffons bleus de Gascoigne, de griffons nivernais, de griffons fauves de Bretagne, de petits et de grands Gascons saintongeois venus d’une dizaine de départements départageront leurs bêtes, toutes inscrites au Livret des origines Français. « L’idée est de déterminer la valeur intrinsèque de chaque rien, et derrière sa valeur reproductive et marchande », note Jean-Pierre Cotti. Un chien « breveté » sera en effet un chasseur et un géniteur recherché, à la valeur marchande pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros. Il pourra également aider à « perpétuer le nec plus ultra » des chiens de chasse, dixit le secrétaire de la société de chasse peyrolaise.
Le Gard, très dense en sangliers
Un bon chien de chasse sera aussi et surtout un allié indispensable du chasseur pour réguler la population de sanglier, notamment dans notre département, « de loin celui de France où on tue le plus de sangliers », affirme Jean-Pierre Cotti. Sur la saison de chasse 2015-2016, ce sont quelque 35 000 sangliers qui ont été abattus dans notre département, où le plat préféré d’Obélix est déclaré nuisible. « Il y a dans le Gard une densité extrême de la population de sanglier, affirme le secrétaire de la société de chasse peyrolaise. La chasse au sanglier est nécessaire, on est obligés de réguler la population. »
Un message qui a parfois du mal à passer, et que veulent transmettre les organisateurs d’un événement qu’ils ont souhaité ouvert au public. « On en profite pour ouvrir les gens à notre pratique, ajoute Jean-Pierre Cotti, pour qu’ils comprennent la nécessité de la chasse, en particulier d’espèces comme celles-ci. »
Le brevet de chasse se tient jusqu’à dimanche, au départ du stade de Saint-Julien-de-Peyrolas. Début des épreuves à 8 heures, entrée libre. Remise des prix dimanche à 17 heures la salle polyvalente de Saint-Julien. Buvette et restauration sur place, informations : 06 89 10 16 19.
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L’aiguille dans la botte de foin : s’il est donc faux de dire qu’un bon chasseur est un chasseur sachant chasser sans son chien, encore faut-il le retrouver à l’issue de la partie de chasse, le chien. Une gageure grandement facilitée par le collier géolocalisé commercialisé par l’entreprise Géovie, basée aux Vans. Le collier est relié à une application mobile « pour qu’à la fin de l’action de chasse, les chasseurs sachent où sont les chiens pour les récupérer tout de suite », explique la directrice commerciale de l’entreprise ardéchoise Emmanuelle Gallay. Un système vendu 499 euros, auxquels il faut ajouter un abonnement mobile multiopérateurs de 2,60 euros par mois pour le collier. L’entreprise compte 5 000 colliers en utilisation en France, et 15 000 en Europe.
Thierry ALLARD