GRAND AVIGNON Après un an, on fait le bilan (presque) calmement
Après un an de mandat, le président du Grand Avignon et maire de Villeneuve Jean-Marc Roubaud et la première vice-présidente et maire d’Avignon Cécile Helle ont convié la presse ce matin au siège de l’agglo pour faire un premier bilan et présenter les réalisations de la collectivité depuis son changement de tête(s).
« On n’a pas toujours la mesure ni la lisibilité de ce que fait la communauté d’agglomération, c’est l’occasion de le dire » a expliqué Jean-Marc Roubaud.
« Des avancées importantes »
Un président UMP qui a d’abord tenu à souligner le fait que « nous avons essayé de fonder une gouvernance de partage, d’écoute et de mon point de vue nous avons réussi, c’est une démarche et une dynamique efficace. » A ses côtés, Cécile Helle (PS) confirme, louant « cette logique de travail dans laquelle nous nous sommes inscrits, dans le respect de chacun, avec des avancées importantes dans des dossiers qui étaient jusque là bloqués » comme la gare routière d’Avignon ou l’aire de grand passage.
Une première année au cours de laquelle « nous avons fait du développement économique la priorité, c’est l’économie qui créé la richesse et l’emploi. » Et le président d’évoquer pêle-mêle « le développement du quartier Courtine Confluence », « l’engagement en faveur des transports en commun », « des partenariats avec les agglos voisines pour constituer un réseau capable de créer des synergies » ou encore « une opération de marketing territorial. »
Cécile Helle, chargée du dossier à l’agglo, évoquera « le lancement du guichet unique pour les entreprises, le symbole de la stratégie que nous menons, avec des actions dans la foulée. »
Sur le thème des transports, Jean-Marc Roubaud a notamment rappelé que le Grand Avignon avait investi « 5,9 millions d’euros » pour la réouverture de la ligne ferroviaire Avignon-Carpentras et que la collectivité avait « repris la compétence de la gare routière d’Avignon. »
« Fouille-merde »
Mais sur ce dossier des transports, c’est encore et toujours le tramway et dorénavant l’implantation de son centre de maintenance, qui fait débat. Car même si l’entente est dite cordiale entre les deux élus, sur ce sujet les désaccords sont présents : « lors du vote du 10 janvier, j’avais alerté sur l’inconnue de la localisation de ce centre de maintenance, rappellera Cécile Helle. Et aujourd’hui encore se pose la question. » « Les études ne sont pas terminées », complètera Jean-Marc Roubaud. L’ambiance fraîchit.
Elle va encore se refroidir lorsqu’un confrère va évoquer la recomposition de l’assemblée du Grand Avignon, induite par l’invalidation de l’élection du maire du Pontet et un changement de la loi. Un changement qui va faire passer l’agglo de 72 à 59 élus au grand dam des petites communes, qui en perdent, sans compter que tout cela risque de fragiliser la majorité de droite, puisqu’Avignon va gagner proportionnellement des élus.
Un dossier sur lequel Jean-Marc Roubaud et Cécile Helle sont en désaccord, mais pas officiellement : « on est d’accord sur tout » lancera un Jean-Marc Roubaud agacé, contredit quelques minutes plus tard par Cécile Helle, à qui il ne semble « pas rédhibitoire qu’on ne soit pas d’accord sur tout. » Soit. Mais tout va bien d’après Jean-Marc Roubaud, pour qui « tout le monde rêve qu’on se dispute », notamment les « fouille-merde », catégorie dans laquelle il inclut les journalistes, « mais pas seulement ». Tollé quand même dans la salle, avant que le président ne présente des excuses pour un terme qui lui « a échappé. »
« L’exécutif comme celui-ci oblige à la collégialité, conclura Cécile Helle. Même si parfois il y a des désaccords. » Parfois.
Thierry ALLARD