GRAND AVIGNON Le Plan de déplacements urbains présenté lors d’une réunion publique
Après son vote en conseil communautaire en janvier dernier, le Plan de déplacements urbains (PDU pour les intimes) du Grand Avignon fait l’objet d’une tournée de réunions publiques de présentation.
Une tournée qui a fait étape mercredi soir dans une salle Fernand-Martin de Villeneuve garnie d’une petite cinquantaine de personnes, pas l’affluence espérée par le président et local de l’étape Jean-Marc Roubaud : « je regrette que vous ne soyez pas plus nombreux, c’est un sujet important. »
50 actions et 340 millions d’euros sur 10 ans
Qu’à cela ne tienne, le président du Grand Avignon a introduit le PDU, qu’on pourrait définir comme une feuille de route en matière de déplacements urbains sur l’agglo pour les dix années à venir, comme « une bonne chose. » Au delà de l’obligation légale pour un EPCI comme le Grand Avignon d’avoir son PDU, Jean-Marc Roubaud a rappelé la problématique de la circulation automobile et des « plus de 630 000 déplacements par jour sur le Grand Avignon, 700 000 dans les prochaines années si on ne fait rien. » Et pour l’élu, clairement, « nos agglomérations et villes les plus anciennes ne sont plus en capacité d’absorber ce flux. »
Alors le PDU compte réduire « de 9,5 % dans les dix ans qui viennent les déplacements en auto, ça peut paraître peu, mais c’est beaucoup » a affirmé Jean-Marc Roubaud, sachant que deux déplacements sur trois dans l’agglo se font en voiture. Pour finir dans les clous de cet objectif, il faudra « offrir des moyens alternatifs de transport en commun, des pistes cyclables et des cheminements piétons », explique le maire de Villeneuve. Pour autant, pas question de rayer la voiture de la carte, « elle restera un élément moteur, affirme le vice-président du Grand Avignon chargé du dossier Joël Guin. Mais ces mesures nous amèneront vers une amélioration des conditions de circulation et de déplacement. »
Tout est prévu dans les cinquante « fiches actions » du PDU dont le but est donc, in fine, de « réduire la place de l’automobile et d’améliorer la qualité de l’air », pour le chef de projet Aurélien Trescazes. Des actions comprenant le tramway, les lignes de bus à haute fréquence notamment dans le Gard, la réouverture de la gare de Villeneuve, ou encore la réalisation de la (fameuse) LEO, à réaliser à court (5 ans), moyen (10 ans) ou long terme. « Les actions à court et moyen terme sont financées » affirme le chef du projet PDU. Le budget total est de 340 millions d’euros, dont 240 financés par le Grand Avignon sur 10 ans.
TER, traversée du Rhône, desserte de Pujaut
La présentation terminée, la parole était au public. L’élu communiste villeneuvois Dominique Declosmenil en a profité pour évoquer l’idée d’une passerelle pour les piétons et les vélos accolée au pont Daladier, ou encore la réouverture de la ligne TER rive droite du Rhône. Jean-Marc Roubaud lui a répondu qu’il n’avait « pas oublié » l’idée de la passerelle, « il faut regarder de quelle manière on pourrait la faire. » Sur la ligne TER, après avoir rappelé qu’il s’agissait d’une compétence de la région, le président du Grand Avignon a affirmé que sa collectivité serait prête « au cas où la région prendrait enfin ses responsabilités. »
Sur cette question, la conseillère municipale villeneuvoise et élue régionale PRG Monique Novaretti a estimé que « le Grand Avignon (devait) peser » pour obtenir cette réouverture. De quoi agacer Jean-Marc Roubaud : « on n’a pas attendu les bras croisés, nous avons pris des délibérations en conseil municipal et en conseil communautaire, nous n’avons pas été entendus malgré les promesses de la région. »
La question de la desserte de Pujaut est également revenue dans le public. « Pujaut et Sauveterre ne sont pas correctement desservis, a admis Jean-Marc Roubaud. Avec Edgard nous avons mis un système de transport à la demande sur réservation, c’est une étape. »
Le climat feutré de la réunion publique s’est ensuite soudainement enflammé, lorsque le président a répondu à un intervenant se plaignant du temps nécessaire pour traverser le Rhône aux heures de pointes que « même aux heures les plus denses, on ne met jamais plus de 6 à 8 minutes pour traverser. » Tollé. Jean-Marc Roubaud s’en sortira par un pirouette : « c’était pour voir si vous écoutiez. » Et par la même occasion, de jauger l’importance du sujet.
Et aussi :
Prochaine étape pour le PDU, l’enquête publique, qui se déroulera du 30 mai au 29 juin, avant l’approbation du PDU d’ici la fin de l’année, « en étant optimiste, on dira septembre », précise Joël Guin.
En attendant, la dernière réunion publique sur le PDU se tiendra le 3 juin à 18h30 dans la salle de l’Antichambre de l’hôtel de ville d’Avignon.
Thierry ALLARD
