À l'issue du premier tour des élections municipales, le maire sortant Robert Crauste est arrivé largement en tête avec 44,5% des suffrages, reléguant son plus proche poursuivant, Charly Crespe, à 21,3%. Mais tout n'est pas encore perdu pour la Droite graulenne qui a une dernière chance de s'unir pendant l'entre-deux tours. 

Il rêvait de frapper un grand coup et pourquoi pas de s'imposer dès le premier tour. Face à une opposition éclatée en cinq listes, Robert Crauste doit se contenter de 45% des suffrages. Suffisant pour sonner ses concurrents. "Je suis dubitatif sur la hauteur de son score, a réagi Léopold Rosso, arrivé en 3e position avec 15,59%. Au Grau-du-Roi, il y avait 1 200 votants de moins qu'en 2014 et Robert Crauste n'a perdu que 200 voix par rapport aux dernières élections. A-t-il mieux mobilisé son électorat que nous ? Je ne le comprends pas autrement." Interrogé dimanche soir, le maire préférait croire "à une véritable reconnaissance par rapport au bilan du mandat et aux propositions faites au cours de la campagne."

Passé l'heure du bilan du premier tour, place désormais à la préparation du second qui n'aura lieu que dans plusieurs mois. Même si la campagne a été mise entre parenthèses en raison du contexte national, les premières discussions ont déjà débuté à Droite. Arrivé en seconde position du scrutin, Charly Crespe entend s'imposer comme le nouveau leader de la Droite graulenne. "Quand on regarde la dynamique actuelle, le lancement de mon groupe il y a seulement deux ans, je trouve que l'on a fait beaucoup en peu de temps, se félicite le benjamin des candidats. Je souhaite désormais réunir le plus largement possible, rentrer en contact avec les autres listes pour, ensemble, pouvoir battre Robert Crauste. On envisage toutes les possibilités, mais, ce qui me semble logique, c'est de tenter de trouver un équilibre permettant à la fois à chacun de pouvoir œuvrer pour la commune et l'émergence d'un véritable leader."

Le report du second tour : un atout pour la Droite ?

Pour Charly Crespe, le report du second tour est peut-être la meilleure des nouvelles. "C'est un petit avantage pour nous, ça va nous laisser plus de temps pour échanger", estime-t-il. Ouvert aux discussions, Léopold Rosso ne semble pas prêt à se retirer sans contrepartie. "Charly Crespe n'est que 5% au dessus de nous, pointe-t-il. Il n'a pas réalisé le score d'un leader incontestable capable de fédérer autour de lui. Pour ma part, je milite pour une fusion large des listes." 

Avec 8,32% des suffrages, Sophie Pellegrin-Ponsole est elle aussi très convoitée. "Tout le monde nous fait des appels du pied depuis dimanche, indique la candidate du Cercle du Grau. Mais je n'arrive pas à voir émerger un véritable projet pour la commune. J'ai toujours dit que Robert Crauste était un adversaire comme un autre. Pour le moment, aucune décision n'est prise de notre côté, mais soyez sûr que je resterai fidèle à mes idées et à mes principes."

"Nous comptons sur notre propre dynamique et sur les voix de ceux qui ne se sont pas déplacés pour nous conduire à la victoire, analyse quant à lui Robert Crauste. On voit bien que l'opposition reste très divisée, et si toutefois il y avait des alliances, ça serait celles de la carpe et du lapin." Avec un second tour qui ne devrait se tenir que dans plusieurs mois, la Droite dispose d'un peu de temps pour cicatriser ses blessures et arranger son mariage.

Boris Boutet

La réaction à chaud de Charly Crespe après le premier tour