Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 07.01.2025 - Propos recueillis par François Desmeures - 3 min  - vu 291 fois

L'INTERVIEW Claude Doussière, collectif Alès-Bessèges : "Une nouvelle étude, pour savoir où va l'eau en cas de pluie..."

Cheminot retraité, Claude Doussière est l'un des trois responsables du collectif pour la défense et la rénovation de la ligne Alès-Bessèges

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Le collectif pour la ligne ferroviaire Alès-Bessèges a rencontré, début décembre, le vice-président de la Région Occitanie en charge des transports, Jean-Luc Gibelin, pour évoquer l'avancement de la réouverture de la ligne. Avec ses collègues responsables du collectif, Anne-Marie Skora et Thierry Ferré, ils en sont sortis avec plus de questions que de réponses. Et l'annonce d'une nouvelle étude à compléter...

Cheminot retraité, Claude Doussière est l'un des trois responsables du collectif pour la défense et la rénovation de la ligne Alès-Bessèges • DR

Objectif Gard : La réunion de début décembre avec Jean-Luc Gibelin vous a-t-elle rassuré quant à l'avancement du dossier ?

Claude Doussière : Pas vraiment. Après le comité de pilotage de février dernier  (relire ici), on était à peu près satisfaits parce qu'on avait pu rencontrer les parties prenantes. On avait un peu plus d'espoir. Depuis... rien. 

Vous reprochez au sous-préfet d'Alès, qui s'était engagé à mettre de l'huile dans les rouages entre les institutions, de ne pas avoir assez appuyé le dossier ?

Je ne pense pas que ça vienne de là. Parmi les retours que nous avons, chaque fois qu'un maire ou un élu du territoire concerné rencontre Émile Soumbo, c'est le sous-préfet lui-même qui lui parle de la ligne. Mais, par exemple, la maire de Molières-sur-Cèze nous a dit qu'elle n'a eu aucun contact avec la Région, depuis la mobilisation qu'il y avait eu chez elle (relire ici). Ni même avec l'établissement public des infrastructures, qui s'occupe des passages à niveau, alors qu'elle en a deux dans sa commune. De notre côté, on a fait un courrier au sous-préfet pour demander une rencontre.

"On est sortis de la réunion dans le flou"

Quelles réponses attendiez-vous lors de la réunion avec Jean-Luc Gibelin ?

On venait avec deux questions. D'abord, pour savoir si le planning évoluait. Et pour comprendre l'impact, sur la réouverture aux voyageurs, de la fin de Solvay et de son fret. Mais on a appris qu'il faudra une nouvelle étude, dans le cadre du PPRI (plan de prévention du risque inondation, NDLR) : quand tous les caniveaux de bord de voie seront refaits, il faudra une étude qui dise où ira l'eau en cas de pluie. Et ceci, alors que le planning des études court toujours, au moins jusqu'en 2026. Pour nous, il semble évident que, de Saint-Ambroix à Bessèges, les eaux pluviales vont vers la Cèze...

Vous en savez un peu plus sur le planning ?

On est sortis de la réunion dans le flou. On n'a pas pu rentrer dans le détail du planning. On a demandé un nouveau comité de pilotage rapidement et le vice-président s'est engagé, dès qu'il y en aura un, à nous en aviser. Carole Delga a aussi dit que le budget serait préservé pour nous, Alès-Bessèges, et la rive droite du Rhône. Contrairement à Sévérac-Rodez ou Carcassonne/Quilhan. Et alors que la ligne Montréjeau-Luchon avance plus vite que la nôtre et pourrait même ouvrir en 2025. 

"On demande que commencent les travaux qui peuvent être faits"

Vous gardez 2028 comme objectif pour l'ouverture, après l'étude supplémentaire annoncée l'an dernier qui retardait de presque deux ans l'échéance ?

L'étude sur les passages à niveaux a bien avancé, selon M. Gibelin. On attend les conclusions mi-2025. Mais on sait que la première étude environnementale  avait pris un an... La Région doit aussi aller interroger la population. 2016-2026, on en sera à dix ans de gestation... Le débroussaillement a déjà été fait deux fois et, pour l'instant, ça pousse... On en est à se demander si la vallée de la Cèze est considérée comme un territoire normal. Il existe beaucoup de questions auxquelles on n'a pas de réponse. Mais, pour l'instant, la vallée est abandonnée au niveau des mobilités. La convention TER Occitanie court jusqu'en 2032, mais elle peut être révisée si la Région change de majorité... 

Vous avez, quand même, des motifs de satisfaction ?

L'agglo d'Alès a confirmé son soutien pour la halte ferroviaire des Prés-Saint-Jean ; les pôles d'échanges multimodaux avancent bien, apparemment, à Salindres, Saint-Ambroix et Bessèges. Mais, avec l'enveloppe déjà mise de côté, on demande que commencent les travaux qui peuvent être faits, à commencer par ceux des caniveaux. 

Au final, vous êtes plutôt optimiste ou pessimiste quant à la faisabilité du projet ?

On est entre les deux... Mais présenter de nouvelles études, cela ne va pas dans le sens d'une accélération. Et ça pèse sur les habitants. Alors qu'une majorité de la population, sur le parcours, reste favorable à la réouverture. 

Propos recueillis par François Desmeures

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