GARD-ARLES Les réactions politiques suite au décès de Jean-Marie Le Pen
Le fondateur du Front national (aujourd'hui Rassemblement national, NDLR) est décédé, ce mardi 7 janvier, à l'âge de 96 ans. Figure polémique de l'extrême-Droite, il a été condamné à plusieurs reprises par la justice pour apologie de crimes de guerre, antisémitisme, ainsi que pour des provocations à la haine et à la discrimination.
Nicolas Meizonnet, député RN de la 2e circonscription du Gard : "Un homme de conviction et un grand amoureux de la France nous quitte. Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple, il aura toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté, en portant les idées nationales durant des décennies. Il aura peut-être eu le tort d’avoir raison trop tôt sur un certain nombre de sujets... Mes pensées chaleureuses accompagnent sa famille et ses proches."
Pierre Meurin, député RN de la 4e circonscription du Gard : "Je me sens si petit en pensant à Jean-Marie Le Pen. Un orphelin qui, toute sa vie, a combattu pour la France. Il est pour toujours le premier de cordée du mouvement national sous la Vème République. Au Ciel, j'irai le voir un jour. Adieu, grand Monsieur. Mes pensées à la famille."
Franck Proust, président de Nîmes métropole : "C'est une page de l'histoire contemporaine qui se tourne. Avec une droite héritage du monarchisme et comme certains partis de gauche susceptibles de véhiculer des relents d'antisémitisme. Grâce à François Mitterrand qui a délibérément favorisé l'émergence de Jean-Marie Le Pen et au refus de la classe politique de nommer clairement les maux de notre pays pour les traiter avec efficacité, cet homme a pu faire croître et prospérer ce qui n'était qu'un courant embryonnaire dans le spectre de la politique française. Une pensée pour sa famille et ses proches, qui doit en dehors de toute considération politique ressentir un grand vide."
Richard Tibérino, président des Républicains du Gard : "Jean-Marie Le Pen aura marqué l’histoire politique de son époque. Il restera pour moi l’homme pour qui 'les fours crématoires sont un détail de l’histoire'. Je souhaite qu’en même temps que lui disparaîtront ses idées négationnistes, racistes, xénophobes et antisémites. Mon combat continuera avec ses héritiers idéologiques !"
Vincent Bouget, élu d'opposition PCF de la ville de Nîmes : "Je ne souhaitais pas plus que cela commenter la mort de Le Pen tant traiter le sujet avec détachement me semblait la meilleure des solutions. J’avais juste choisi, pour la coïncidence du jour, un clin d’œil à Hara-Kiri, l’ancêtre de Charlie Hebdo. Mais les hommages rendus par les élus du front national à celui qui fonda le Front National avec d’anciens Waffen-SS ne peuvent rester sans réponse. Par leurs mots, les élus d’extrême-Droite, et notamment les députés gardois Gillet et Meizonnet assument leur filiation politique avec Jean-Marie Le Pen, qui, en plus d’avoir eu un passé de tortionnaire, multiplia toute sa vie les sorties xénophobes, racistes, antisémites, négationnistes, homophobes et qui fût condamné à plusieurs reprises par la justice. Quand M. Meizonnet déclare que JM Le Pen « aura peut-être eu le tort d’avoir raison trop tôt sur un certain nombre de sujets » ou que M. Gillet le qualifie comme « un visionnaire », il devient évident que la « normalisation » du RN n’est bien qu’un vilain ripolinage. Le Pen est mort, les masques tombent, le combat continue."
Pierre Jaumain, responsable du PS du Gard : "Je présente tout d’abord mes condoléances à sa famille, à ses proches, car je n’oublie pas que Jean-Marie Le Pen est aussi un homme. Quant à la personnalité politique, je retiendrai ses outrances et ses dérapages racistes au titre de son action comme leader de l’extrême-Droite depuis des décennies. Il a nourri en France les divisions et les peurs. Et à ce titre, je ne lui rendrai pas hommage. Le parti qu’il a créé, et même s’il a changé de nom, demeure un parti d’extrême-Droite, un parti qui nourrit les craintes et réalisent ses meilleurs scores en apportant les solutions mensongères à des problèmes profonds. Qu’il repose en paix et quant à nous, nous continuons le combat contre ces idées."
Yoann Gillet, député RN de la 1e circonscription du Gard : "Jean-Marie Le Pen était un patriote. Il a défendu la France et les Français durant toute sa vie. Jean-Marie Le Pen était un visionnaire. Il a imposé dans le débat public les grands sujets qui structurent encore aujourd’hui la vie politique : l’immigration, la mondialisation et le déclassement de la France, la souveraineté nationale et le risque de dilution dans l’Union européenne. Je pense aujourd’hui avec émotion à son épouse Jany, à ses filles Marine, Marie-Caroline et Yann, à Marion et à ses autres petits-enfants, à l’ensemble de sa famille et à ses proches. Je leur présente mes sincères condoléances."
Julien Sanchez, député européen : "Président, en pensant à vous, à toutes ces années de travail intenses à vos côtés, seuls des souvenirs positifs me reviennent. Merci d’avoir toujours eu comme seule boussole l’intérêt de la France et de ne jamais avoir cédé au terrorisme intellectuel, notamment sur l’immigration. Merci d’avoir créé un parti, de l’avoir hissé de 0,7% à un second tour de Présidentielle, d’avoir su fédérer. Merci d’avoir incarné pour des millions de Français un espoir. Merci d’avoir permis à tant de jeunes et tant d’enfants d’ouvriers, dont je suis, de faire de la politique."
Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux et élu départemental du canton Alès 2 : "Étant donné que je ne partage rien, ni sur le fond ni sur la forme, avec Jean-Marie Le Pen, je dirais que son passage dans le paysage politique français ne fut qu’un détail de l’histoire de France contemporaine. Paix à son âme."
Jean-Paul Boré, président de l’Association des amis pour la mémoire de la déportation (AFMD DT 30) : "Je n’oublie pas que Jean-Marie Le Pen affirmait que les chambres à gaz et les camps de concentration n’avaient été qu’un détail de l’histoire et qu’on n’avait gazé que les poux à Auschwitz. N’oublions pas ses sorties nauséabondes sur Durafour crématoire et tant d’autres pour faire le buzz, mais surtout pour réaffirmer son antisémitisme viscéral qui lui venait de ses origines pétainistes. Cette idéologie même avec la tentative de dédiabolisation, demeure vivace dans les gènes de ses successeurs, qui sont les alliés du parti néonazi en Allemagne soutenu par l’ultra milliardaire Elon Musk ou encore de Poutine. N’oublions pas non plus que JM Le pen, compagnon du général Bigeard, fut, lui aussi, un tortionnaire en Algérie. Les mêmes qui condamnèrent à mort le général de Gaulle. Oublier son passé condamne à le revivre et si l’homme est mort, demeure ce qu’il a semé si nous n’y prenons garde."
Aurélien Colson, président du MoDem du Gard : « Je présente mes condoléances républicaines à la famille de Jean-Marie Le Pen. Ardent pourfendeur de ses idées, je n’en respecte pas moins tous mes adversaires politiques. J’ai une pensée particulière pour ceux de ses proches qui sont salariés du Rassemblement national ou vivent aux crochets de la politique. Ils perdent à la fois un parent et celui qui fonda, avec le Front national, une profitable entreprise politique, doublée d’une dynastie familiale. C’est depuis son manoir de Montretout que Le Pen prétendait défendre le peuple. C’est en vilipendant l’Union européenne qu’il veillait à ce que son entourage y trouve des fonctions rémunératrices. C’est en clamant son admiration pour des autocrates étrangers qu’il prétendait défendre la souveraineté de la France. C’est en multipliant les infâmes jeux de mots antisémites qu’il a abaissé le débat démocratique. Puisse-t-il ne rester qu’un détail dans notre histoire politique. Plus que jamais, nous devons lutter contre les extrémistes, avec seule boussole l’intérêt national et les valeurs républicaines. »
Alain FABRE-PUJOL, ancien député du Gard, référent départemental de la Gauche Républicaine et Socialiste : "Un œil s’est fermé sur les oripeaux de l’extrême française. Est mort ce jour Le Pen jean Marie, celui qui a créé le FN (devenu RN) avec d’anciens collabos du régime de Vichy ou Waffen-SS, d’anciens de l’OAS ; lui qui a torturé pendant la guerre d’Algérie ; qui a représenté le populisme poujadiste avant de considérer que les fours crématoires des camps nazis étaient un détail de l’histoire ; lui encore qui a construit sa carrière politique sur le délit de racisme et d’antisémitisme. L’homme est mort, la haine demeure. En responsabilité travaillons, encore et encore, pour que la France reste une démocratie républicaine, fraternelle et laïque."
Robert Craust, maire du Grau-du-Roi : "La mort de Le Pen est un non-événement. C’est le sort de chacun. Certains décès m’affectent. Celui-ci ne m’affecte pas. De son vivant, il a incarné pour moi ce qu’il y a de plus détestable, notamment par son négationnisme de l’extermination dans les camps de concentration ainsi que par ses thèses discriminatoires. Il a encore malheureusement de nombreux émules."