Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 26.06.2024 - Propos recueillis par Sacha Virga - 3 min  - vu 2674 fois

L'INTERVIEW Vincent Vergne : "En ce moment, on passe plus de temps à nous taper dessus qu'à nous aider"

Vincent Vergne Halles de Nîmes

Vincent Vergne dans les Halles de Nîmes

- Sacha Virga

Le président des étaliers des Halles de Nîmes Vincent Vergne revient sur les dossiers brûlants du moment, à savoir la gestion des déchets dans le marché couvert nîmois, l'annulation de la Nocturne prévue le 27 juin prochain ou encore les relations entre les étaliers et l'élu municipal Christophe Pio.

Objectif Gard : La Nocturne de jeudi est annulée officiellement, pouvez-vous nous dire pour quelle raison et qu'en sera-t-il pour les prochaines ?

Vincent Vergne : On l'a annulé parce qu'on a eu la mauvaise nouvelle que les trois étaliers qui se situent du côté de la porte de l'avenue Général Perrier seraient impactés avec l'escalator prévu. On a décidé de ne pas faire la Nocturne en soutien pour eux et de montrer notre mécontentement aux Nîmois. On comptait en faire une pour les vacances et une pour la rentrée, cette dernière n'est pas prévue d'être annulée, il faut voir comment vont évoluer les discussions entre toutes les parties, mais on aimerait faire un joli anniversaire pour les 140 ans des Halles.

D'ailleurs, est-ce que vous êtes satisfait du déroulé des événements pour cet anniversaire ?

Il faut marquer le coup parce que c'est une date importante, et il faut aussi le faire pour les gens. On est content quand le lieu vit, parce que les Halles c'est avant tout un projet sociétal. Les Nîmois aiment y venir pour rencontrer du monde et discuter entre eux, c'est un lieu d'échange comme les forums romains de l'époque. Il y a ce côté "art de vivre à la Nîmoise", les gens se succèdent et c'est dans leur ADN. Ce sont souvent des parents ou des grands-parents qui amènent leurs descendants, qui transmettront ça à leur tour, avec des souvenirs qui marquent dans la chair et dans le cœur. On fait ces animations pour ajouter de la fête à la fête.

Les Galeries Lafayette s'installeront à la Coupole à l'automne 2025, comment voyez-vous cette arrivée ?

Globalement, on n'a jamais été contre le projet. C'était un secret de polichinelle depuis quelques mois parce qu'on savait que ça allait arriver. Pour avoir sondé les étaliers et les commerçants autour, tout le monde voit ça plutôt d'un bon œil. Les Halles sont la locomotive du centre-ville, mais elles fonctionneront mieux s'il y a d'autres locomotives à côté d'elles. On espère que ça marchera.

Depuis quelques semaines, la question des déchets dans les Halles est sur toutes les lèvres. Y a-t-il des avancées à ce sujet ?

Pour refaire le scénario, la Ville nous annonce le 22 octobre qu'elle ne ramassera plus les poubelles dans les Halles à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, à peine deux mois avant l'échéance. Le traitement et le ramassage des poubelles incombent à la Ville. On a fait un audit en novembre, si la Ville gardait la gestion des déchets, elle nous facturait un prix exorbitant de l'ordre de 500 euros par étalier et par mois. Avec les étaliers, on s'est dit qu'il valait peut-être mieux que le comité des Halles prenne le relai et mette en place des solutions.

On a eu un accompagnement de celui qui traite les déchets de la ville de Nîmes c'est-à-dire Nîmes Métropole. On a rencontré leurs services plusieurs fois, ils nous ont amené leur expertise et leurs contacts. On a réussi à créer un contrat avec Suez, le comité a pris la gestion du local à partir du 2 mai dernier. Historiquement, on ne faisait pas le tri dans les Halles, aujourd'hui, on a au moins trois poubelles : les biodéchets, les ordures ménagères et les déchets recyclables. Ce qui est regrettable, c'est qu'on a eu le sentiment que les élus de la Ville n'ont pas voulu nous amener de l'aide et de la logistique. On va avoir une réunion avec la Ville le 2 juillet pour faire un point.

Quelles relations entretenez-vous avec Christophe Pio, le conseiller municipal délégué aux Halles et aux marchés ? 

Disons que ça va, ça vient, je pense que c'est un peu courant dans la vie d'un politique. En ce moment, on a vraiment le sentiment qu'au niveau des foires et marchés, on passe plus de temps à nous taper dessus qu'à nous aider, c'est un peu le sentiment de ras-le-bol partagé par les étaliers. Mais la roue peut tourner, aux Halles, on est toujours dans la positivité, la recherche de compromis et de faire avancer les affaires.

Comment jugez-vous la fréquentation des Halles en ce moment ?

On a fait un bon début d'année, grâce notamment à Pâques qui est arrivée tôt cette année. J'ai aussi l'impression qu'on n'a pas été trop pénalisés par le temps, on n'a pas eu de très grosses chaleurs et c'était bon pour nous, particulièrement en juin. On va attaquer juillet et août, deux mois importants pour nous. Il y aura un petit creux pour la rentrée, mais on va monter crescendo avec la Feria puis Noël en fin d'année.

Propos recueillis par Sacha Virga

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