NÎMES Paul Armitage : "Je rêverais de jouer au golf avec Donald Trump"
Organisateur de la Ryder Cup 2018 en France et de l'épreuve de golf aux Jeux Olympiques de Paris 2024, Paul Armitage était l'invité du Nîmes Gard Business Club. Interview.
Objectif Gard : Dans quel contexte avez-vous organisé l'épreuve de golf aux JO de Paris ?
Paul Armitage : Le golf souffrait au sein du mouvement olympique d'un faux départ. Il n'avait pas été aux JO depuis 1904. Il était revenu à Rio en 2016 avec un parcours compliqué et la maladie Zika qui avait empêché les meilleurs joueurs de venir. À Tokyo, il n'y avait pas de spectateurs et encore des doutes chez les joueurs. Est-ce que le golf allait survivre dans le mouvement olympique ? Tout dépendait de Paris 2024 ! Il fallait que ça marche, que l'on vende des billets, que les meilleurs joueurs viennent même pour zéro euro et que les audiences suivent. On n'avait pas nécessairement tous les moyens que l'on voulait contrairement à d'autres sports. Donc mon premier job a été d'aller dans tous les étages de Paris 2024 chercher de l'argent pour pouvoir faire quelque chose de bien.
Du coup, quelles étaient vos relations avec Tony Estanguet, le président du Comité d'organisation de ces Jeux ?
J'ai travaillé deux ans sur les JO, mais je ne l'ai pas rencontré la première année. Après, on a eu plus de rapports, car je faisais du bruit. Je suis resté assis plusieurs heures devant des bureaux de Paris 2024 pour obtenir plus de moyens. J'ai participé à l'émission Quotidien avec lui et c'est là où on s'est connu. Et après, nous avons eu un bon contact et les relations étaient plus fluides. Il est venu pendant les épreuves et est allé au milieu des 30 000 personnes. Il a dit : j'ai l'impression d'être dans un stade de foot. Oui le golf n'est pas feutré comme on le pense. On a le droit de chanter la Marseillaise. Il a été conquis et m'a dit qu'il allait essayer le golf (rires).
"Un public beaucoup plus jeune et féminin"
Quelle image retenez-vous des JO ?
C'était magique, car il y avait aussi un public de non-golfeur et ça, c'était super. Les gens étaient habillés dans les couleurs de leur pays avec des drapeaux. Les 42 pays étaient représentés. Ils ont vécu une journée de dingue, il y avait ce côté populaire avec un public beaucoup plus jeune et féminin qu'à la Ryder Cup où c'est plus golfeur et masculin. Je retiens la simplicité et l'aspect populaire de ces Jeux, c'était magnifique.
Vous avez organisé deux événements majeurs, qu'est-ce que vous retenez de votre parcours ?
L'aventure humaine ! Derrière tout cela, c'est bien beau d'être celui qui parle, mais il y a énormément de personnes qui vivent un projet unique. Il faut les accompagner, car c'est dur, il y a beaucoup de pression, de réussite, mais aussi de risques. Ça demande beaucoup d'investissement, ce n'est pas juste job de 9 heures à 17 heures. Et je retiens aussi la possibilité d'emmener les gens là où ils ne pensaient pas être capables d'aller.
Pour finir, avec qui rêveriez-vous de faire une partie de golf ?
Le premier très clivant, c'est Donald Trump. Je ne suis pas fan, mais quand je vois ce qu'il est capable de faire dans l'industrie du golf, c'est merveilleux. Quand je vois le personnage, il faut que je joue avec lui pour le comprendre. La deuxième, c'est Céline Dion, elle joue beaucoup au golf et j'aime bien chanter. Et puis le troisième, c'est Harry Styles, le chanteur anglais de One Direction. C'est un casting fantastique !
Le saviez-vous ?
Le golf est le premier sport individuel le plus pratiqué au monde avec 90 millions de pratiquants. Après les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde de football et le Superbowl, la Ryder Cup est le quatrième événement sportif planétaire le plus suivi. Paul Armitage occupe aujourd'hui les fonctions de directeur du développement de Terre Blanche Hotel Spa Golf Resort cinq étoiles à Tourettes dans le Var.