"Je suis intimidée", tels étaient les premiers mots de Dolores Orlay-Moureau, adjointe déléguée à la santé, au moment de commencer son discours à l'hôtel de ville de Nîmes. Hier, elle a souhaité réunir l'ensemble des donateurs qui ont participé à la quatrième campagne de don de produits du 19 septembre à la mi-décembre. Et la générosité a été au rendez-vous avec la barre des 50 000 euros franchie (50 349 €) sous forme de produits d’hygiène ou de dons financiers pour l’achat de kits d’hygiène, culottes périodiques et couches bébé. Soit près de 10 000 euros supplémentaires collectés par rapport à 2024. 

Une initiative devenue possible grâce au réseau Cansas (Collectif d’Associations Nîmoises de Solidarité et d’Accès à la Santé) qui regroupe depuis sa création plusieurs associations nîmoises et solidaires. "Ces associations nous ont alertés sur ce sujet. Je dois avouer que jamais de ma vie, je n'aurais pensé à lancer une campagne pour cela. Ces associations nous ont mis devant les yeux une réalité incroyable : des femmes qui n'ont pas accès à des protections hygiéniques, car c'est trop cher", confie Dolores Orlay-Moureau. Et le besoin est immense et augmente. Entre 12 000 et 14 000 femmes souffrent de précarité hygiénique à Nîmes. Sans oublier les bébés et même 28 hommes qui ont bénéficié d'un kit adapté.  

Toutes les demandes ne seront pas satisfaites, mais déjà près de 5 500 colis (d'une valeur de 9€) seront distribués. "Je le dis chaque fois avec émotions, car c'est touchant ! On voit des dames qui ouvrent le sac et qui voient le contenu à l'intérieur, elles ont le sourire comme si on leur offrait un cadeau. C'est beau et en même temps, c'est triste de voir cette image-là", témoigne Ahmed El Hanbali, président de l'association Humanîmes qui s'occupe notamment de la distribution des produits. 

Au total, une vingtaine de donateurs se sont mobilisés comme le Cercle Mozart Nîmes, Traiteur Montgrand, BRL, le Conseil départemental, Bastide Médical, l'USAM, le RCN, Lidl, le Crédit Agricole, la Macif ou encore Océan Propreté. "Tout a commencé aussi grâce à eux", salue Dolores Orlay-Moureau regardant Émilien Marcos, fondateur de la société. "J'ai vécu avec vous une vraie histoire de solidarité, vous n'étiez pas obligé de le faire", conclut l'élue espérant un élan similaire en 2025, voire plus important.