Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 19.10.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 539 fois

PONT-SAINT-ESPRIT La délinquance recule, pas les cambriolages

Le Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Pont-Saint-Esprit se tenait ce mercredi en mairie. L’occasion de faire un point sur la délinquance à Pont et dans tout son canton.
Lors du CLSPD de Pont-Saint-Esprit, mercredi après-midi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une cinquantaine de partenaires, de la municipalité au procureur-adjoint, en passant par la préfecture, les gendarmes ou encore des associations et établissements scolaires, étaient réunis pour faire un point exhaustif sur la délinquance et les actions à mener localement.

Une réunion instructive, d’où ressortent des résultats globalement positifs. « Le Gard est un département très "délinquantiel", un des premiers de France », indiquera en guise d’introduction le procureur-adjoint, Stanislas Vallat. À Pont-Saint-Esprit, certains faits sont en augmentation, comme l’a présenté le maire, Roger Castillon, dans son propos liminaire. Des faits quelque peu particuliers : « les troubles de voisinage, à l’ordre public ou altercations qui sont le fait d’une population atteinte de troubles psychologiques. »

Une situation en partie expliquée par le fait que l’hôpital du Mas Careiron oriente son public sans abri vers l’association FAR Saint-Vincent, qui se trouve à Pont-Saint-Esprit, une orientation que la mairie souhaite voir « régulée ». « Il y a un gros travail fait en amont, et on voit que 24 à 72 heures plus tard on se retrouve avec le même problème », abonde le lieutenant Didier Perrin, qui commande la brigade de gendarmerie de Pont.

« C’est un véritable problème, confirme le directeur de cabinet du préfet du Gard, Christophe Perrin. Nous avons de plus en plus de cas, par exemple 30 % des personnes suivies dans le cadre des processus de radicalisation le sont pour un problème psychologique. » « C’est assez constant dans le département », note pour sa part le procureur-adjoint. Pour autant, « je ne crois pas qu’on ait la solution autour de cette table », admettra Christophe Perrin.

Les cambriolages, « le point noir »

Plus largement, Pont-Saint-Esprit présente un profil atypique pour sa circonscription. « La différence fondamentale avec les autres zones de la compagnie de Bagnols, c’est un bassin de délinquance endémique, avec une population délinquante qui devient sédentarisée. À la différence d’Uzès, de Rochefort ou de la vallée de la Cèze où on est plus sur une délinquance d’opportunité », explique le chef d’escadron, Nicolas Destriez, commandant de la compagnie de Bagnols. Un commandant qui note une autre particularité spiripontaine : « les violences sur fond de détresse sociale, avec beaucoup plus d’interventions pour des violences intra-familiales parfois sur fond d’alcool et de stupéfiants. »

Toutefois, les gendarmes refusent de noircir le tableau, les chiffres sur les six premiers mois de 2018 étant bons, « avec une délinquance en net recul sur la circonscription (22 communes, ndlr) et sur Pont », explique le lieutenant Perrin. Ainsi, les crimes et délits constatés montent à 313 faits sur les six premiers mois, contre 422 sur la même période en 2017 sur la circonscription, dont 188 pour Pont-Saint-Esprit. Tous les indicateurs sont au vert, sauf un : les cambriolages. « C’est le point noir », commente le gendarme.

Ainsi, 63 cambriolages ont été commis sur la circonscription de janvier à juin 2018, contre 51 l’année dernière, et à Pont, 19 cambriolages contre 16. Un mauvais chiffre à relativiser selon le directeur de cabinet du préfet : « en 2016 on en constatait 76. Donc il y a une reprise mais on reste bien en-dessous d’il y a deux ans. » Pour autant, les acteurs de la sécurité le reconnaissent volontiers, les cambriolages jouent un grand rôle dans le sentiment d’insécurité de la population.

Le tout en sachant que l’Opération tranquillité vacances n’est que peu utilisée par les habitants de la circonscription, et que le protocole de Participation citoyenne reste à développer. Christophe Perrin encouragera d’ailleurs la mairie de Pont à rejoindre le dispositif, déjà signé par 58 communes du Gard. Pont-Saint-Esprit sera sans doute la 59e, puisque le protocole sera voté lors du prochain conseil municipal.

Par ailleurs, Roger Castillon rappellera que la commune a étendu son réseau de vidéosurveillance de six caméras, « et nous avons une réflexion pour l’étendre encore. » Pour ce faire, elle devrait pouvoir compter sur des aides de l’État. L’occasion de rappeler que la sécurité fait partie des fonctions régaliennes, c’est à dire des fonctions dévolues à l’État.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Et aussi : Dans le quartier Politique de la ville, le centre-ancien, les faits sont en baisse de 45 % sur les six premiers mois de l’année, avec 58 faits contre 105. Les cas de détresse sociale reculent de 56 %, passant de 27 à 15 faits, comme les différends et violences intra-familiales, qui passent de 10 à 6 faits. Les troubles à la tranquillité publique passent de 14 à 8 faits.

Thierry Allard

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