Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 16.02.2021 - anthony-maurin - 2 min  - vu 1274 fois

UN JOUR, UN ARTISTE Lilian Euzéby, un drôle de personnage qui éveille votre imaginaire

Lilian Euzéby (Photo Anthony Maurin).

Lilian Euzéby (Photo Anthony Maurin).

Pour cette nouvelle rubrique, ObjectifGard est allé à la rencontre de Lilian Euzéby, chez lui à Russan. Artiste atypique qui invite chaque été plusieurs grands noms de la peinture contemporaine pour exposer chez et avec lui dans une ambiance méridionale revendiquée, Lilian Euzéby fait vivre la simplicité de l’art et les beautés des paysages environnants.

C’est un drôle de zèbre. Un artiste dans toute sa splendeur, un gars profond à la trame humaine. Lilian Euzéby est un homme qui sait regarder couler l’eau et passer le temps en mirant les petits cailloux qui l’entourent. Sa peinture ? Elle est justement intemporelle et a des contours indéterminés car elle évoque l’éternité.

Dans la maison Euzéby, c’est ainsi qu’on la nomme, on se sent bien, comme dans un cocon. Maison-atelier, bâtisse séculaire qui est à deux pas de la place du Griffe de Russan, c’est ici que tout a débuté pour l’artiste du jour. Les discussions interminables autour du zinc mais aussi et surtout les heures passées sur les rives du Gardon et bien sûr celles égrenées dans un désert de garrigue.

Amoureux de son département, bouffeur littéraire des traces laissées par le passé, il dévore son territoire qui est très souvent le fond de sa peinture. Regarder et faire, deux choses qui prédominent dans son art. La famille est vieille, l’amour du coin aussi. Artiste à plusieurs couches, Lilian est un composite complexe mais tellement simple. Le dernier de la lignée, l’artiste qui essaie de faire et qui se fout du reste.

Pour Lilian, le temps est tout ou rien. Passionné par les écrits de Borges, il lit pour ne pas rester dans le lit que la vie lui a fait. La peinture est instinctive, sur le vif mais n’est réelle qu’un simple instant. Avant ? Après ? D’autres procédés viennent se mêler à l’action du peintre. Il se nourrit d’une pensée, suit sa trace et tire le fil de l’espérance en glissant, de manière parfaitement choisie, un emplacement pour y écrire quelques mots sélectionnés sans hasard.

En parlant de hasard, cet amoureux de cartographie est toujours en quête de nouveauté, de noms à débusquer, de patronymes à étudier et à comprendre. Parfois, au fil d’une de ses œuvres, on lit ces quelques vocables, on les comprend enfin, on les situe. Oui, même si ses peintures sont éternelles et portent en elles le questionnement final, ces mots qui leur sont accolés viennent remettre les pieds sur terre d’un lecteur spectateur happé par l’enjeu.

Anthony Maurin

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