LAUDUN-L’ARDOISE Les Amis d’Albert André haussent le ton
Ce samedi, lors de l'assemblée générale des Amis d'Albert André, à Laudun
- Thierry AllardL’association, qui oeuvre pour la reconnaissance du peintre laudunois Albert André et notamment pour les projets de réhabilitation de la maison du peintre à Laudun-l’Ardoise et du musée de Bagnols, tenait son assemblée générale ce samedi à la salle Édith-Piaf de Laudun. L’occasion pour son président Élian Cellier de faire passer des messages sans prendre de gants.
La salle municipale était bien remplie, ce samedi après-midi, mais pour autant des chaises restaient vides. Celles qui auraient pu être occupées par le maire de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla et par la Conservation départementale, tous deux partie-prenante dans les affaires qui concernent Albert André. « Ils étaient invités, ils ont préféré ne pas venir », souffle Élian Cellier avant de donner des nouvelles du projet de réhabilitation de la maison du peintre, qui ressemble chaque année un peu plus à une arlésienne.
Et sur ce point, « notre seule réunion formelle avec la mairie date du 10 janvier 2024, avec une présentation assez succincte », explique le président de l’association. Ce projet, « il ne nous convient pas complètement », affirme-t-il, notamment car, s’il envisage une évocation du peintre dans les caves et le rez-de-chaussée (« on nous parle d’un hologramme », glisse Élian Cellier), le premier étage serait réservé au service culturel de la mairie pour y installer ses bureaux.
« On n’en sait pas plus que ça », regrette le président de l’association, tout en rappelant que « nous sommes tout de même partants sur le fait qu’il se passe quelque chose à la maison. » Alain Girard, l’exécuteur testamentaire de Jacqueline Bret-André, qui a donné la maison du peintre et un legs à la commune à sa mort en 2006 à condition d’en faire un musée, s’est dit « partisan de ce projet » qu’il considère « un peu comme le plan de la dernière chance. » Quand bien même il ne correspond pas totalement à ce que souhaitait la défunte. Du reste, la mairie a engagé des démarches judiciaires pour se border sur ce plan.
La mise au point
Depuis 2018, le maire de Laudun-l'Ardoise Yves Cazorla affirme que le legs de Jacqueline Bret-André, d’un montant de 550 000 euros, destiné à réhabiliter la maison du peintre, a été dilapidé du temps de ses prédécesseurs. L’ancien maire Patrice Prat (1995-2014), présent ce samedi, a de nouveau démenti : « En aucune manière ce legs ne s’est évaporé », a-t-il affirmé, arguant notamment d'un rapport de la Chambre régionale des comptes sur la période 2011-2015 qui « en aucune façon ne mentionne ce legs. »
Encore faut-il que sur le plan culturel l'association soit mise dans la boucle. « Si on ne voit pas le projet, c’est peut-être qu’il n’est pas à la hauteur de ce qu’on peut attendre », grince Élian Cellier, qui parle carrément de « mépris » de la part de la mairie de Laudun-l'Ardoise et de la Conservation départementale. « Se mettre autour d’une table et ne rien nous cacher, c’est un minimum », rajoute-il.
Et sur la question du devenir du musée de Bagnols, « nous allons rester attentifs », affirme Élian Cellier, alors que la tendance serait, à terme, pour conserver le musée dans ses murs actuels qu’il partage avec la mairie, et de déménager la mairie dans des locaux neufs. Reste que l'association a participé à des comités de pilotage avec l’Agglomération sur le projet de nouveau musée aux Escanaux pendant des années, et son président l'affirme : « Nous avons l'impression d’avoir été menés en bateau. »
