THÉÂTRE DE NIMES Panayotis Pascot un humoriste qui fait rire « grave »

Abordant des sujets graves comme le suicide, la dépression, le Sida ou encore la religion… Panayotis Pascot réussit à faire rire son auditoire, le transportant complètement avec lui, le temps d’un spectacle.
Avec une programmation 2024/2025 très éclectique, le Théâtre de Nîmes réussit à s'adresser tous les publics. La semaine dernière, jeunes et moins jeunes sont venus écouter l’humoriste Panayotis Pascot au théâtre Bernadette Lafont. À 26 ans, le jeune homme s’est fait connaître du grand public, notamment grâce à ses chroniques dans Le Petit Journal et, plus tard, à Quotidien.
Dans son one-man-show Entre les deux, le très subversif Panayotis aborde des sujets graves avec désinvolture et autodérision. Lui-même se décrit comme dépressif, parle de sa famille : « Chez nous, il y a deux groupes : ceux qui ont réussi leur tentative de suicide et ceux qui l’ont ratée et qui, aujourd’hui, ont une calvitie. » La dépression est pour lui « un long rapport sexuel : tu jouis une minute… Mais habillé avec des vêtements qui te grattent. »
Panayotis raconte une kyrielle d’anecdotes qui se font souvent écho. Celle sur la relation qu’il entretient avec sa psychologue revient fréquemment : « Pour aller mieux, elle m’a conseillé d’écrire un poème à mon cœur. Je me suis installé pendant 45 minutes, comme un enfant, à penser à des rimes… À la fin, je lui ai tendu le poème. Elle m’a répondu : “Je ne le lirai pas… C’est entre vous et votre cœur !” Je la hais ! Au moins, elle a réussi son coup, j’avais trouvé un but à ma vie : la détruire ! »
Freddy, le chat
Évoquant son déménagement à Paris, le jeune homme, 18 ans à l'époque, découvre qu’il a des souris chez lui. Sans argent, il se rend à la SPA pour adopter un chat : « Quelle n’est pas ma surprise de découvrir qu’il faut payer pour récupérer leurs vieux chats de gouttière, dont personne ne veut et qui sentent la pisse ! » Alors, « si tous les chats sont trop chers, sauf un, parce qu’il a le sida ! That’s my boy ! Je l’ai appelé Freddy, clin d’œil ! »
Panayotis, homosexuel, se définit « aussi homosexuel qu’homophobe, c’est ça mon équilibre interne ». Il aborde la question de la GPA (Gestation pour autrui) qui, au passage, est « utilisée à plus de 80% par les couples hétérosexuels, qui l’utilisent parce que les femmes ont des petits problèmes d’endométriose (…) Pour les couples gays, il faut en moyenne sept ans pour devenir père. »
Quant à la question du choix du sperme, il raconte : « Il faut sélectionner des gènes, et on s’embrouille avec mon mec. » Ne parvenant pas à s’entendre, « mon mec m’a dit, c’était tellement mignon, on mettra nos deux spermes et comme ça, on ne saura jamais vraiment qui est le père. » Mignon ? « Je suis hyper touché, il me dit ça solennellement, au premier degré… Alors qu’il est noir ! »
Une chute inattendue à l’image du spectacle.