Publié il y a 25 jours - Mise à jour le 14.02.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1026 fois

ÉDITORIAL La dette de la France : des chiffres bien éloignés du quotidien des gens

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Après cette bataille de chiffres que personne ne comprend, quel est donc le bon positionnement politique à avoir ?

La Cour des comptes vient de publier son premier rapport de l’année consacré à la situation des finances publiques. Et on ne peut pas dire que son analyse a de quoi nous réjouir. En effet, pour la deuxième année consécutive, le déficit public s’est aggravé en 2024 pour atteindre près de 175 Md€, soit 6 points de PIB après 5,5 points en 2023 et 4,7 points en 2022, indiquent les magistrats. La dette publique culmine désormais à près de 3 300 Md€ et les charges d’intérêt à 59 Md€. Il s’agit d’une dégradation exceptionnelle et inédite selon leurs mots. Après cette bataille de chiffres que personne ne comprend, quel est donc le bon positionnement politique à avoir ? Si l'on veut éviter la récession. À coup sûr, la conséquence d'une politique d'austérité. On le voit déjà, la croissance économique est atone. Et la levée de l'impôt patine. Surtout auprès des entreprises. Aujourd'hui, l'un des mauvais élèves de l'Europe en matière de dette, la France reste surprenante sur le front de la croissance. À la différence de nos voisins allemands, en pleine récession, notre économie continue d'être positive. Est-ce donc le moment d'y mettre un coup de frein artificiel pour satisfaire les marchés financiers ? Il serait irresponsable de ne plus être en capacité de rembourser notre dette. Le Fonds monétaire international ne nous laisserait de toute façon pas faire. Mais il est certain que la question centrale aujourd'hui est celle de la productivité au travail et des salaires trop bas. Avec le retour de Trump au pouvoir et sa politique expansionniste, sa volonté est notamment de faire tourner la planche à billets pour dynamiser son économie. L'Europe et la France ne peuvent pas faire l'inverse. Il faut massivement investir dans l'appareil productif pour contrebalancer notre mauvaise dynamique démographique. Participer plus activement à la réindustrialisation des activités essentielles. Enfin, alors que l'on constate que la rémunération au travail est deux fois plus faible que de l'autre côté de l'Atlantique, il faut augmenter significativement les salaires. C'est bon pour le pouvoir d'achat, c'est bon pour l'économie. Cela participera aussi directement à creuser l'écart entre ceux qui bossent et ceux en recherche active d'emploi. Peut-être que par miracle, la croissance offrira un bond en avant. Et fera baisser la dette...

Abdel Samari

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