ALÈS Condamnation du dealer qui jure qu’il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment…
Dimanche dernier, le 27 décembre, les policiers alésiens interviennent quai de Grabieux sur un point de deal bien connu (relire ici). En arrivant, ils tombent sur Yanis qui prend aussitôt la fuite. Accusé de vendre de la drogue, le jeune homme nie les faits.
Pour quelqu’un d’innocent et qui serait victime d’un complot des policiers alésiens, Yanis n’a pas trop protesté devant le tribunal d’Alès où il était jugé hier matin en comparution immédiate. Le jeune homme de 20 ans a été interpellé dimanche dernier, au pied d’une tour située quai de Grabieux à Alès. Lui prétend qu’il était venu voir un copain qui habite au numéro 21 et qu’il ignorait totalement que se déroulait quotidiennement un trafic de stupéfiants au 23. « Les policiers m’ont embarqué, j’sais même pas pourquoi. Ils m’ont accusé et il y a un inspecteur qui m’a attrapé au 21 et m’a ramené au 23 », accuse-t-il.
La version des forces de l’ordre est différente. En arrivant sur les lieux, ils ont vu un guetteur alerter Yanis qui aurait lâché une sacoche et pris la fuite. Dans le sac en question, les enquêteurs trouvent plusieurs dizaines de sachets de cannabis, de l’herbe, des bonbonnes de cocaïne et plus de 500€ en espèces. Stoïque, Yanis maintient à l’audience que rien de tout ça ne lui appartient. Une position qui étonne le procureur Adrien Roux : « Monsieur nous tient une version qu’on entend très souvent en prétendant qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment ». Le représentant du ministère public rappelle les trois condamnations du jeune alésien pour usage de stupéfiants et assure qu’il n’a aucun doute quant à sa culpabilité : il requiert un an de prison ferme et la révocation d’un sursis d’un mois.
Pour la défense, Maître Olivia Betoe Bi Evie estime qu’il demeure un « doute », que « l’enquête est trop légère » et plaide la relaxe. Le tribunal suit les réquisitions du procureur en condamnant Yanis à un an de prison, mais ne prononce pas le maintien en détention pour le plus grand soulagement d’une partie de sa famille présente dans la salle.
Tony Duret