Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.04.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 6973 fois

AU PALAIS Il prétend être Suédois avant de se souvenir qu’il est Marocain !

Le tribunal correctionnel de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Mohamed et Maha, les deux hommes qui comparaissaient jeudi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes, ont manifestement des difficultés de mémoire. En plus de douter de leur nationalité, ils se sont aussi trompés sur leur âge...

S’ils ne sont pas très bons en mathématiques, Mohamed et Maha ne semblent pas meilleurs en géographie. Concernant la première matière, ils prétendent être mineurs depuis plusieurs années. Lors de leur interpellation, en mars dernier à Beaucaire, ils avaient tous les deux 17 ans. Seulement, ils avaient ce même âge lors de précédentes arrestations quelques années plus tôt… Ce qui fera dire à la procureure : « Ils sont toujours mineurs ». Malheureusement pour eux, la science est impitoyable et les examens pratiqués confirment qu’ils sont bel et bien majeurs.

En géographie, ce n’est pas mieux. Mohamed a déclaré aux enquêteurs être de nationalité suédoise avant de réaliser qu’il était marocain. Interrogé par le président du tribunal, Jérôme Reynes, sur cette étonnante erreur, le prévenu répond : « Je n’étais pas bien ce jour-là ». Le juge commente : « C’est rare qu’on se trompe de nationalité ».

En revanche, les deux amis marocains ne se sont pas trompés quand ils ont commis deux vols dans la nuit du 9 au 10 mars à Beaucaire. Ils ont d’abord piqué dans la caisse d’une brasserie avant de visiter une société spécialisée dans le matériel de nettoyage industriel. Ils seront interpellés au petit matin, à proximité de l’entreprise. L’enquête est facile : ils ont été filmés par la vidéosurveillance de la société beaucairoise et l’un des deux détenait sur lui un ticket restaurant au nom de l’un des habitués de la brasserie.

« C’est possible que j’ai fait ça, mais je n’étais pas dans mon état », explique Mohamed par la voix d’une traductrice. Son complice ne dit pas mieux : « Je m’en rappelle plus, mais je demande des excuses ». La procureure intervient : « On reconnait, mais on n’admet pas sa responsabilité », constate-t-elle avant de requérir un an de prison, ainsi qu’une interdiction du territoire pendant cinq ans. Le tribunal est plus sévère : 18 mois de prison chacun, 258€ de dommages et intérêts à se partager, ainsi qu'une interdiction définitive du territoire français. Ils devront donc retourner au Maroc... et non en Suède.

Tony Duret

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