AU PALAIS « Le danger ambulant », ivre au volant, écope d’une amende
Le dimanche 24 janvier, à 0h45, Vincente est contrôlé sur l’autoroute, à la barrière de péage de Gallargues-le-Montueux. Il multipliait les infractions.
« Si on m’avait dit de ne pas prendre la route, je ne l’aurais pas fait », explique Vincente au président Jean-Michel Perez. Durant la nuit du 23 au 24 janvier, ce trentenaire, père de quatre enfants, a pris sa voiture alors qu’il n’est pas titulaire du permis de conduire, qu’il n’est pas assuré et qu’il avait consommé de l’alcool et de la cocaïne.
Jugé dans le cadre d’une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes, Vincente reconnaît les faits avec toutefois quelques nuances. La première ? Il ne savait pas que son permis de conduire lui avait été retiré. La seconde est plus triste : « Je venais d’apprendre que ma femme a un cancer. C’est de là que j’ai pris le volant », explique-t-il la larme à l’œil.
Le procureur, Willy Lubin, entend. Mais il n’accepte pas pour autant : « Sur la route, monsieur est un danger ambulant. C’est facile aujourd’hui de pleurer sur le sort de votre femme, le procureur n’a pas un code pénal à la place du cœur, mais vous devriez d’abord pleurer sur vous-même. 21 condamnations à votre casier, c’est un score de champion ! », dit-il avant de requérir 12 mois de prison avec sursis.
Me Fahd Mihih, qui défend les intérêts de l’accusé, est efficace et transforme l’année de prison avec sursis requise en deux amendes qui s’élèvent à 350€. Il démontre et convainc le tribunal que son client n’était pas au courant de son retrait de permis, faute d’avoir reçu le document officiel. Relaxe. Pour la cocaïne, l’avocat plaide l’absence du rapport du docteur dans le dossier. Relaxe. Concernant l’alcool, c’est plus dur, puisque le taux est incontestable, mais Me Mihih indique que son client était « à peu de choses près à la limite du taux légal » : 0,29mg/l au lieu de 0,25mg/l. Il conclut : « Je demande une peine utile qui apporte une réponse ferme mais humaine », rappelant au passage que Vincente serait mieux auprès de sa femme malade et de leurs quatre enfants. Tant qu’il n’est plus sur la route, le tribunal semble d’accord et le condamne finalement à une amende qui s’élève à 350€.
Tony Duret