AU PALAIS Raccompagné chez lui par les gendarmes, il les insulte
Les gendarmes de la caserne du Grau du Roi ne pensaient pas recevoir un tel remerciement. Tout commence à 7 h du matin, l'été dernier. Les militaires sont réveillés par un énergumène qui a sauté le grillage de la brigade pour appeler au secours. Il faut quelques minutes aux gendarmes pour comprendre que l’homme qui appelle à l'aide est peut-être en danger.
Les gendarmes le rassurent et le ramènent chez lui en voiture. Déposé à son domicile, l’homme qui a bu mais qui prétend être victime d’une agression, n’arrive pas à se calmer et prononce quelques injures à l’adresse des militaires. Ces derniers partent et se dirigent à l’endroit où l’homme prétend avoir été agressé. Un poteau a été détruit, vraisemblablement par la voiture de la prétendue victime. Un témoin affirme même que l’homme qu’ils ont ramené était éméché et qu’il a montré ses fesses et ses parties intimes à des automobilistes. Le problème : sa voiture gène la circulation, la fourrière est appelée. C’est à ce moment-là, que l’homme « agressé » revient en vélo de chez lui pour prononcer une volée d’insultes et d’injures aux gendarmes. L’homme est interpellé. Il a été jugé par le tribunal correctionnel de Nîmes mercredi. Il explique que ses mots ont dépassé sa pensée, mais que les gendarmes exagèrent et que même ivre, il n’a pas pu prononcer le flot d’injures. « Lorsque j’ai vu ma voiture partir avec la fourrière j’étais très en colère, car ma fille a une maladie et j’imaginais que je ne pourrai pas aller la faire se soigner », glisse le prévenu.
« Dans cette affaire, j’ai trouvé les gendarmes d’un calme remarquable. D’abord, ils voient débouler un individu qui saute le grillage de la caserne, ensuite ils ramènent cet homme chez lui avec le véhicule de la gendarmerie pour à la fin se faire insulter copieusement », dénonce le substitut du procureur. « Ce monsieur regrette, il le dit, il le redit, mais c’est vrai que sa fille a une grave maladie et lorsqu’il a vu sa voiture partir à la fourrière il a imaginé qu’il ne pourrait pas emmener sa fille à l’hôpital deux jours après », souligne son conseil, Maître Isabelle Viremouneix. Il a été condamné à 3 mois de prison avec sursis et une mise à l’épreuve de 2 ans.
Boris De la Cruz