GARD Bagarre dans le train à un euro et violences sur des gendarmes : 13 mois de prison
En fin de journée, le jeudi 3 juin, les gendarmes de la brigade de Vauvert interpellent un jeune homme de 21 ans qui a brisé une vitre dans un train et frappé un sans domicile fixe.
C’est au retour du Grau-du-Roi, après avoir passé la journée à la plage et consommé de l’alcool, que Stevens et sa petite amie montent dans le train à un euro. Selon les témoignages, certains prétendent que le jeune homme s’en serait pris à sa compagne, d’autres à un SDF particulièrement ivre. C’est flou. Ce qui est certain, c’est que le ton monte à l’intérieur du wagon. « Oui, on parlait fort, normal », reconnait Stevens, jugé mardi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
Seulement, les éclats de voix sont suivis de coups : un contre une vitre du train qui se brise, puis au moins un autre contre le SDF. « Il a sorti un couteau alors je lui ai mis un coup de poing », se défend Stevens. Avertis, les gendarmes cueillent le bagarreur alcoolisé en gare de Vauvert. Terminus. L’histoire, en revanche, est loin d’être finie…
Dans un premier temps, Stevens accepte de suivre calmement les forces de l’ordre jusqu’à ce qu’on lui signifie son placement en garde à vue. La suite, c’est l’un des gendarmes présent à l’audience qui la raconte au président, Jean-Michel Perez : « Il est devenu fou. Il s’en est pris à lui-même et à nous après. Ça a duré au moins une heure avant qu’il ne retrouve son calme. » Le jeune homme s’est effectivement tapé la tête contre les murs, contre le sol, avant d’insulter, de menacer et même de cracher sur l’un des militaires. « Ils m’ont menotté au pied. J’ai pas apprécié, c’est de là que j’ai craché », se justifie-t-il.
« Le crachat, c’est une violence humiliante. Le crachat, ça signifie que vous n’êtes rien du tout. Qu’ont fait les gendarmes pour mériter ça ? », interroge le procureur Willy Lubin. S’appuyant sur les sept mentions figurant au casier judiciaire du prévenu, il requiert un an de prison ferme ainsi que la révocation d’un sursis de 3 mois.
Pour la défense, maître Marie-Laure Fabresse demande au tribunal de ne pas prononcer l’emprisonnement ferme : « Je pense qu’il faudrait un sursis renforcé. » Elle n’est pas entendue : 10 mois de prison tombent ainsi que la révocation du sursis, soit 13 mois ferme au total. Stevens devra enfin verser 1 800€ aux différentes parties civiles.
Tony Duret