GARD Jeune femme tuée sur l'autoroute : pour le conducteur "un moment d'inattention de 4 secondes"
Tribunal. Le choc s'est produit une demi-heure après un accident qui avait déjà mobilisé les secours sur l'autoroute A9 à hauteur de Tavel et dans le sens de direction vers Valence. Il est minuit quarante ce 22 juillet 2018 lorsque un homme ramène en fourgon sa famille d'Agde où il a passé une journée familiale.
"Vous loupez la sortie de Remoulin, vous loupez l'aire de repos où vous deviez vous arrêter, vous ne voyez pas les indications lumineuses sur l'autoroute sur plusieurs kilomètres qui demandaient de ralentir à cause d'un accident, et vous ne voyez pas la déviation, cela fait beaucoup non", interroge étonné le président du tribunal correctionnel, Jean-Michel Pérez.
" Je ne sais pas lire, je sais déchiffrer l'indication pour le bouchon, mais pas le reste, souligne le prévenu aujourd'hui âgé de 24 ans qui avait bu trois verre de vins le soir de l'accident mortel selon ses affirmations. Et comme il est "boxeur professionnel" et qu'il n'a pas l'habitude de boire, sa conduite a été obligatoirement altérée. J'ai paniqué, c'était juste un moment d'inattention de 4 secondes, ma petite qui avait 10 jours n'était pas attachée, elle pleurait ", complète le mis en cause de l'homicide et des blessures involontaires pour justifier l'accident dont il est à l'origine.
Car ce soir-là alors que la visibilité est bonne que les conditions météos sont idéales, il va percuter une voiture en queue de bouchon à près de 120km/h. Un bouchon qui s'était formé une demi-heure avant à cause d'un précédent accident sur cette même axe de l'A9.
Dans la voiture de devant percutée, deux soeurs et deux enfants qui reviennent de vacances. Deux enfants à l'arrière seront sérieusement blessés, un sera transporté dans un état très grave vers Marseille. À l'avant une femme grièvement blessée et sa soeur qui elle va malheureusement décéder... La victime était âgée d'une vingtaine d'années et travaillait dans une administration.
Sur place les gendarmes et expert ne relèvent aucune trace de freinage comme si le conducteur n'avait rien vu jusqu'au moment du terrible choc.
Le tribunal correctionnel de Nîmes va condamner, ce vendredi 17 décembre, le conducteur fautif à 36 mois de prison dont 30 mois avec sursis. Il devra en outre effectuer un stage de sensibilisation à la conduite et son permis est annulé et il ne pourra pas le passer avant un an.