Le trentenaire avait récupéré la garde de ses trois filles en juillet dernier. Après une mauvaise expérience en famille d'accueil et avoir été trimballés de foyer en foyer, les trois enfants commençaient seulement à retrouver une stabilité auprès de leur père. Mais le 16 octobre dernier, tout a basculé. 

Dans la journée, le père de famille emmène ses filles au parc. Sa compagne, qui n’est pas la mère de ses enfants, les rejoint avec une bouteille d’alcool. En fin d'après-midi, le couple se dispute et la femme s'en va. Après avoir déposé ses enfants chez un ami, l’homme rejoint sa conjointe devant une épicerie de Villeneuve-lès-Avignon. Il se montre extrêmement violent : coups de poing, coups de pied, coups à la tête, tirage de cheveux, crachat… La victime finit au sol. Lui rentre dans une épicerie pour prendre deux flashs de vodka avant de repartir.

Ivre, le père va chercher ses trois filles et revient sur les lieux aux alentours de 23h40. Sa conjointe est toujours là et va donner des coups sur le véhicule du prévenu. Furieux, son compagnon s'avance en marche avant, avant d’enclencher la marche arrière à toute vitesse. De justesse, la femme se retire et roule au sol après avoir été à peine touchée. Les forces de l'ordre interviennent quelques minutes plus tard. Elles trouvent la victime est en pleurs, avec des hématomes et des marques rouges sous l'œil. Le prévenu, lui, est positif à l’alcool et au cannabis. Les enfants sont renvoyés en foyer.

Durant l’enquête, les deux vendeurs de l’épicerie ont témoigné. Ils racontent des scènes d'extrême violence. La victime a eu trois jours d’ITT. Ce mardi 22 octobre, le prévenu a été jugé devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Depuis le box, il explique : “J’ai un gros trou de mémoire. Je ne me rappelle de rien. J’assume parce que des témoins le disent, mais je ne sais pas ce qu'il s’est réellement passé.” Le président du tribunal reprend : “Vous auriez pu la tuer et vous retrouver aux assises si elle n’avait pas évité votre véhicule qui n’était même pas assuré. Vous aviez trois enfants à bord !” Avec sept mentions à son casier judiciaire et déjà condamné pour des violences conjugales en août 2021, le prévenu est en récidive.

Stéphane Bertrand, procureur de la République, donne ses réquisitions : “Les faits reprochés sont extrêmement graves ! Il met ses enfants en danger sans la moindre raison. C’est un danger public, un danger pour ses enfants et un danger pour sa campagne. Je demande trois ans de prison, un mandat de dépôt, une annulation de son permis de conduire pendant cinq ans et la confiscation du véhicule.” Pour la défense, Maître Calvez assure : “Mon client est un ancien SDF. Aujourd'hui, il a un CDI, un appartement et a réussi à accueillir ses enfants. Je vous demande de lui faire confiance.”

Le prévenu est condamné à cinq ans de prison, un maintien en détention, une annulation du permis de conduire pendant cinq ans et la confiscation de la voiture.