JUSTICE “J’ai mis le feu pour partir en garde à vue et ne pas dormir dehors”
Une femme de 38 ans, sans domicile fixe, est jugée ce vendredi 20 décembre par le tribunal correctionnel de Nîmes, pour avoir mis feu à un conteneur poubelle.
Le 16 décembre 2024, des gendarmes de la brigade de Bernis interviennent à Vergèze, car une femme a mis feu à un conteneur poubelle. “J’ai mis le feu pour partir en garde à vue et ne pas dormir dehors. Je voulais passer la nuit au chaud. J’ai peur de dormir dehors”, explique la coupable. Cette dernière est bien connue des forces de l’ordre, car depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, ils ont dû intervenir une douzaine de fois. Incendies, crises de colère, dénuements sur la voie publique… les causes sont nombreuses. Suite au fait commis, elle est rentrée en dentition provisoire le 18 décembre.
Cette femme de 38 ans est sous tutelle renforcée depuis 2019 et elle consomme quotidiennement de la cocaïne. À cause de son comportement, le 115 refuse maintenant de l'héberger, elle a été exclue d’un centre addictologie et elle est en conflit avec son frère, car il la bat. Elle a un enfant de deux ans en famille d'accueil.
Ce vendredi 20 novembre, la femme a été jugée devant le tribunal correctionnel de Nîmes. “Madame, si on vous met en prison, comment allez-vous le vivre ?”, demande le procureur de la République. La prévenue éclate en sanglots. “Non s’il vous plaît. Je vous assure que je vais arrêter de mettre le feu. Je vais retourner chez ma mère, tant pis si mon frère me bat”, supplie-t-elle. Sa curatrice confie au tribunal : “Les liens sont rompus avec elle. C’est très compliqué, puis on ne peut pas lui prendre un hôtel, car on a peur qu’elle y mette le feu”.
La communauté de commune représentée par Philippe Gras demande 230€ pour le préjudice matériel. “Dans cette affaire, on touche aux limites de notre système et on demande à la justice de mettre madame dans une case, mais ce n’est pas possible. Si on la remet dehors, c'est une catastrophe, mais paradoxalement ça me gêne de la mettre en prison. Je vais demander 12 mois de prison dont six mois assortis d’un sursis probatoire d’une durée de deux ans, avec une obligation de soins et d'indemniser les victimes. Pour les six mois ferme, je propose un aménagement avec un logement de la Cordée”, affirme David Malicot, procureur de la République.
“Ce dossier me pose de réelles difficultés. J’ai essayé par tous les moyens de trouver des solutions, mais que va-t-on faire de madame ? Sa vie lui échappe. Elle est dans la plus grande misère. Quand elle est dans la rue, c'est une catastrophe, elle est à la merci de tous. Elle est prête à se prostituer pour avoir de la consommation. Je ne vois pas d’autre solution que la mettre en prison, sinon c’est la mort”, plaide Maître Glories pour la prévenue.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné la femme de 38 ans à 12 mois de sursis probatoire avec obligation de soins et d’indemniser les victimes.