JUSTICE Un réseau de prostitution dans un salon de massage à Nîmes
Cinq individus ont été jugés par le tribunal de Nîmes, pour avoir participé à une affaire de proxénétisme aggravé.
« Je suis libertin et j’aime les clubs échangistes. Tant que tout le monde est consentant, je ne vois pas le problème », assume le fondateur du salon de massage Les jardins d’Éden devant le tribunal de Nîmes, ce mercredi 11 décembre. Ce dernier est poursuivi pour proxénétisme aggravé et blanchiment d’argent suite à une plainte en mai 2023. Un client avait dénoncé des pratiques de prostitutions de cet établissement auprès de la Police, une enquête avait été ouverte…
Le patron créé ce salon en 2022. Les masseuses sont nues et proposent différentes prestations, notamment « Le partage sensation » qui donne le droit de toucher la masseuse ou bien « L’extase sensation » qui vise à caresser la partie intime du client. « J’interdisais aux masseuses les rapports sexuels avec les clients, donc pour moi notre concept n’était pas illégal », assure le directeur de 40 ans.
Pour gérer le salon, le quarantenaire avait fait appel à une amie marseillaise. « C’était une amie de confiance et je l’ai embauché, car je ne voulais pas de débordement sexuel. Je savais qu’elle serait ferme avec les masseuses », soutient le fondateur. La gérante s’occupait des plannings, masser de temps en temps et veillait au bon déroulement du salon. Les employées étaient des actrices de films pornographiques, des escortes et d’autres étaient recrutées via le site Sexe Model. Le chiffre d'affaires d’une journée est estimé à 2 000€ par jour.
En 2023, le patron se fait incarcérer donc la gérante marseillaise obtient les pleins pouvoirs de l’affaire. Elle décide de faire des travaux dans l’établissement, alors elle demande 12 000€ à un ami de Marseille. Ce dernier donne l’argent. Durant les investigations, il est identifié comme gérant de la société et il est jugé pour proxénétisme aggravé et blanchiment d’argent. « J’ai seulement prêté de l’argent. Je n’ai jamais su ce qu’il se passait là-bas », affirme le prévenu de 36 ans.
Puis, pour mettre aux normes les documents administratifs du salon, la nouvelle patronne sollicite une jeune prothésiste ongulaire de prêter son nom en échange de 400€ par mois. « Je pensais réellement que c’était un salon de massage, j’ignorais totalement ce qu’il se passait dedans. Puis, elle m’avait promis qu’en échange, je pourrais venir m’installer dans le local pour faire mes prestations d’onglerie », assure la jeune fille devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Durant l’enquête, un cinquième individu est identifié : le propriétaire des lieux. Il est jugé pour avoir mis à disposition son local à un réseau de prostitution et pour fraude fiscale. « J’ai eu des soupçons, mais je n’étais sûr de rien », soutient-il.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné le patron quadragénaire à trois ans de prison avec sursis, 3 000€ d’amendes et une interdiction de gérer pendant cinq ans. La gérante Marseillaise a écopé de 18 mois de prison avec sursis et d’une amende de 5 000€. Le propriétaire des lieux a été condamné à une amende de 20 000€. Et le prévenu qui a avancé 12 000€ et la jeune fille qui a prêté son nom ont été relaxé pour manque de preuves.