NÎMES Arrêté avec une carabine entre les mains : il allait justement la détruire…
Les tribunaux de France et de Navarre regorgent de dossiers qui, à en croire les accusés, relèvent davantage de la faute à pas de chance que de la leur. Nouvelle démonstration mardi dernier devant le tribunal de Nîmes.
Le 18 novembre 2019. Un Nîmois de 40 ans est aperçu par les policiers dans un parking souterrain avec une carabine à la main. Quand il voit les forces de l’ordre, il prend ses jambes à son cou et s'en débarrasse ainsi que de plusieurs armes. Interpellé quelques instants plus tard, il explique qu’il comptait justement détruire les armes. Des déclarations qu’il maintient à la barre du président Jean-Pierre Bandiera : « Je ne voulais pas les garder parce que c’est dangereux et c’est aussi par rapport à mes enfants. Un accident est si vite arrivé. Je les avais achetées par passion ».
Le juge tique : « Ce qui est gênant, c’est que quelqu’un a déclaré que vous le poursuiviez ? » L’accusé est outré : « Pas du tout ! Après c’est vrai que le contexte actuel ne joue pas en ma faveur car on pourrait penser à un règlement de compte ». Bien sûr que non, voyons !
Il ne faut pas non plus voir de vice dans les questions du juge qui s’intéresse aux trois voitures du quadragénaire qui, sans emploi, a pu s’offrir deux puissantes berlines allemandes et un Berlingo. « C’était avant, quand je travaillais », répond l’homme dont le palmarès judiciaire fait apparaître six condamnations.
« Il faut arrêter de se moquer du monde, coupe le procureur, Antoine Wolff. Monsieur est impliqué dans des affaires troubles, mais il essaie de se faire passer pour un petit agneau. Il trempe dans des affaires de banditisme », avance le représentant du ministère public qui requiert 3 ans de prison dont un an avec sursis. Le tribunal prononce 2 ans dont 9 mois avec sursis et une interdiction de porter une arme pendant les 5 prochaines années.
Tony Duret