Le monde à l’envers… L’audience de comparution immédiate qui s’est tenue ce mercredi matin au palais de justice de Nîmes était pour le moins singulière avec, d’un côté, un avocat cherchant à minimiser l’éventuelle peine à venir de son client. Et, dans le box, son client qui tenait absolument à faire de la prison ferme !

Revenons-en aux faits qui se sont produits le 6 mai dernier, à Nîmes. Une affaire, hélas "classique", de violences conjugales sous l’emprise de cocaïne. Ce jour-là, Anthony, 31 ans, frappe sa compagne à plusieurs reprises : coups de poing, coups de pied ainsi qu’une morsure à l’épaule. Devant le juge nîmois, Jérôme Reynes, Anthony ne reconnaît que la morsure. Pour le reste des hématomes constatés par le médecin qui a délivré deux jours d’ITT à la plaignante ? « Elle se frappe toute seule », assure Anthony, qui cumule presque une dizaine de condamnations sur son casier.

« Son voeu pourrait être exaucé »

« Je salue la lucidité de monsieur de vouloir aller en prison. Son voeu pourrait être exaucé », taquine le procureur au moment des réquisitions. Visiblement enclin à faire plaisir, il demande deux ans de prison dont un an avec sursis à l’encontre du trentenaire. Un quantum que son avocat tente de réduire : « Les torts sont partagés. Certes, il y a eu de la violence physique de son côté, mais elle a exercé de la violence psychologique. »

Inquiet d’échapper à une peine de prison qui lui tendait les bras avant l’intervention de son conseil, Anthony le reprend : « Je ne suis pas d’accord avec mon avocat ! Je mérite mon année de prison. La prison, ça se passe très bien. Je suis très satisfait d’être en prison. » Après un tel cri du coeur, comment lui refuser ? Le tribunal a condamné Anthony à 30 mois de prison, dont 12 avec sursis. Soit 18 mois ferme. Un heureux est reparti en prison.