NÎMES Drogue, violence et délits de fuite : 4 ans de prison
Ce jeudi, Mehdi devait répondre d’une multitude de faits commis entre 2020 et 2021 : trois refus d’obtempérer, un épisode de violence sur sa compagne ainsi que de la détention et consommation de stupéfiants. Le jeune homme de 25 ans a nié la quasi-totalité des faits, ce qui n’a pas empêché le tribunal de le condamner à 4 ans de prison.
La lecture des faits reprochés à Mehdi, par le président Jérôme Reynes, est presque aussi longue que le casier judiciaire du jeune homme aux 17 condamnations. Comme l’indiquera la procureure lors de son réquisitoire, l’accusé « se moque de l’autorité, il fait régner la loi dans sa cité à Orange et terrorise sa compagne. Il est dans la toute puissance ». Il s’agace effectivement très vite quand le juge pointe des incohérences, voire des contradictions dans ses déclarations, notamment sur des violences commises sur sa compagne. « Ce que vous essayez de faire, c’est de m’inculper pour des choses que je n’ai pas faites », lance-t-il énervé au président.
Malgré plusieurs témoignages de policiers, malgré les images de vidéosurveillance, Mehdi nie en bloc. Une course poursuite sur l’autoroute A7 en avril 2020 ? « Oui, j’étais là, mais j’étais passager ». Pourtant, les caméras comme les gendarmes sont formels : c’est bien lui qui conduisait. Un mois plus tard, quand dans les rues d’Orange, le conducteur d’une Ford brûle un feu rouge et grille un stop à la vue des policiers municipaux qui reconnaissent immédiatement l’accusé ? Ce n’est toujours pas lui. « Je travaillais ce jour-là. Il n’y a eu aucune investigation ». Quand en juin, comme en septembre 2020, on retrouve ses empreintes sur des sachets contenant du cannabis ? Mehdi a une explication : « Je suis commerçant, je tiens une alimentation générale et je fais des promotions sur les sachets. Tous les jeunes du Vaucluse viennent dans mon épicerie ». Il n’aurait d’ailleurs pas le temps de commettre tous ces délits puisqu’il est à la fois gérant d’une épicerie et travaille en CDI dans la pose de panneaux solaires. Malicieux, le président lui demande la différence entre un panneau solaire et photovoltaïque ? « Euh… le solaire, c’est avec le soleil et la photo taïque (sic) euh… Je viens de commencer depuis un mois », s’embrouille Mehdi. « Je pose des questions précises pour voir si on me ment ou pas », explique le juge.
Le parquet a son avis sur la question et requiert 4 ans de prison, une amende de 1000€ et l’interdiction de détenir une arme pendant 5 ans. « Ce sont des réquisitions extrêmement lourdes », réagit vivement maître Nadia El Bouroumi qui dénonce « un dossier totalement bâclé ». Comme Mehdi quelques instants plus tôt, elle ne parvient pas à faire douter le tribunal sur l’implication de son client. Il est condamné à 4 ans de prison.
Tony Duret