Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 31.12.2020 - tony-duret - 2 min  - vu 12261 fois

NÎMES Le garçon "gentil et courtois" détroussait les personnes âgées et handicapées

La salle d'audience du tribunal correctionnel de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Pendant des mois, Rachid a multiplié les vols par ruse auprès de personnes âgées domiciliées à Nîmes. Il était jugé hier pour 18 faits de vol. 

Le scénario est parfaitement élaboré. Rachid, brun aux lunettes de 39 ans, qui présente plutôt bien, débarque au domicile de ses victimes en se disant bien embarrassé. Il prétend connaître un voisin et demande à ses futures victimes un bout de papier et un crayon pour laisser un petit mot dans la boîte aux lettres de sa connaissance. Pendant que l'interlocuteur de Rachid va chercher le matériel demandé, le trentenaire en profite pour dérober ce qui lui passe sous la main. Il a essentiellement volé des portefeuilles avec parfois des sommes d'argent conséquentes, des sacoches, des cartes bancaires ou encore des tickets de loto... Grâce aux cartes bancaires des victimes, il achetait des cigarettes avant de les revendre, lui permettant ainsi de financer sa consommation de crack.

Jugé mercredi devant le tribunal correctionnel de Nîmes, Rachid reconnait les faits, mais révèle aux magistrats que tout ne tournerait pas rond dans sa tête. "Il y a plein de voix qui sont venues et qui me disaient de taper aux portes", explique-t-il au président Jean-Pierre Bandiera. Ces voix ne devaient manifestement pas apprécier les personnes âgées ou en état de faiblesse puisque Rachid ne s'en est pris qu'à elles. À noter toutefois qu'il n'y a jamais eu la moindre violence et que les victimes ont décrit le prévenu comme un homme "gentil et courtois".

"Un connaisseur de l'institution judiciaire"

"Monsieur est dangereux", tranche la procureure Julia Salery. "Il a 19 mentions sur son casier. C'est un connaisseur de l'institution judiciaire, il maîtrise parfaitement les codes. Aujourd'hui, il se cache derrière une dépression, mais il est en capacité de raisonner et d'élaborer un processus de ruse", dénonce-t-elle avant de requérir une peine d'un an de prison et la révocation d'un précédent sursis de 6 mois.

Maître Samir Hamroun, l'avocat de Rachid, n'est pas du même avis que le ministère public : "C'est une personne paumée et malade". Et de reprendre : "C'est presque révoltant quand on dit qu'il faut qu'il arrête de se cacher derrière les voix. Que doit-il faire de plus ? Il reconnait les faits", plaide-t-il en demandant au tribunal de tenir compte de son état psychique. Celui-ci le condamne finalement à une peine de 9 mois de prison et la révocation du sursis à hauteur de 3 mois, soit un an de prison pour Rachid et plus de 1 700€ à rembourser pour le préjudice moral et matériel de ses nombreuses victimes.

Tony Duret

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