NÎMES Le mystère des 11 coups de couteau : une jeune femme relaxée
Tribunal. Une jeune femme âgée d'une vingtaine d'années et inconnue de la justice, comparaissait mardi en soirée devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Elle est mise en examen depuis 2018 dans une affaire d'abord ouverte pour "tentative de meurtre", devenue depuis un dossier de violences volontaires avec arme. Elle était soupçonnée d'avoir poignardé à onze reprises son ex beau-père.
Au début, la victime grièvement blessée va indiquer qu'elle a été agressée à la sortie d'un bar du centre-ville de Nîmes à hauteur de la rue de la république par des inconnus. Avant d'accuser sa belle-fille, puis de revenir sur ses déclarations, en expliquant que la jeune femme n'était pour rien dans les graves blessures infligées.
Une prévenue qui nie en bloc les accusations depuis le début de la procédure. Elle indique à la barre du tribunal correctionnel que des incidents ont éclaté lors d'une soirée de beuverie dans l'appartement de sa mère dans la nuit du 20 au 21 janvier 2018. "Toute la soirée il s'est mal comporté en parlant des choses du passé qui font mal, comme les tentatives de suicide de ma mère", souligne la jeune femme. Cette dernière avoue avoir eu une altercation lorsque son ex beau-père très alcoolisé a quitté l'appartement de sa mère : "Il m'a mis un coup de tête comme à chaque fois. Je ne me suis pas laissée faire." C'est juste après que les coups de couteau sont survenus dans la rue, selon la première version de la victime. Sauf que les caméras de la ville démontrent qu'il n'y a pas eu de scènes de violence à hauteur de la rue de la République et à la sortie du bar évoqué par cet homme. Une certitude, il va recevoir 11 coups de couteau nécessitant une évacuation en urgence au CHU et une hospitalisation avec une opération.
"Il est sorti dans la rue, puis il est revenu dans l'appartement 20 à 30 minutes plus tard", maintient la jeune femme qui réfute l'agression à l'arme blanche. Une victime qui n'était pas présente à l'audience. L'avocat de la prévenue, maître Carmelo Vialette, a insisté sur le manque de certitude liée à cette procédure et surtout le défaut de preuves. Une plaidoirie entendue par la juridiction qui a décidé de relaxer la jeune femme au bénéfice du doute... Elle était mise en examen dans ce dossier depuis près de quatre ans. Reste une énigme : qui a poignardé cet homme à onze reprises ?
B.DLC