Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 24.02.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 4628 fois

NÎMES Le stationnement gênant dégénère : 3 ans de prison

Le procureur Willy Lubin. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Le 1er février dernier, dans le quartier des Oliviers à Nîmes, Mohcine avait foncé à plusieurs reprises sur un homme pour une histoire de stationnement (relire ici). Il a été condamné ce mardi 23 février à 3 ans de prison dont une année avec sursis.

Dans l’enceinte d’un tribunal, la parole, qu’elle soit du côté de l’accusation ou de la défense, est souvent la plus forte. Mais ce mardi, une vidéo diffusée dans la salle d’audience a figé l’ensemble du tribunal, le laissant sans voix. Les images des caméras de vidéosurveillance de la ville de Nîmes glacent le sang. On y aperçoit le véhicule de Mohcine, un Nîmois de 43 ans, mal garé devant le domicile d’un particulier, l’empêchant par la même occasion de sortir de chez lui.

Quand le quadragénaire - qui vient de déposer deux de ses trois enfants à l’école - retourne vers sa voiture, le ton monte. La suite est complètement folle. Énervé, Mohcine reprend le volant, fonce plusieurs fois sur sa victime et la traîne sur 50 mètres sur son capot. « C’est inadmissible de ma part. Quand j’ai vu cette vidéo, j’ai été choqué de moi-même », explique le prévenu depuis le box du tribunal correctionnel de Nîmes.

S’il y en a un autre qui a des raisons d’être choqué, c’est le riverain qui a fait le déplacement à l’audience. « Depuis les faits, je suis anxieux. Je suis en état d’hypervigilance. J’ai peur qu’il revienne », témoigne-t-il devant le président Jean-Michel Perez. « Il en est au point de vouloir déménager », complète son conseil, maître Laurence Bourgeon, qui estime que « le prévenu n’a rien compris et qu’il recommencera ». Le procureur, Willy Lubin, n’est pas loin de penser la même chose, rappelant que Mohcine avait « commencé par nier les faits » avant que la vidéo ne mette tout le monde d’accord. Tenant compte de la gravité des faits et des six condamnations sur le casier judiciaire du prévenu, il requiert à son encontre 4 ans de prison dont un an avec sursis.

Pour la défense de Mohcine jugé pour "violence aggravée", maître Ludovic Para concède que « les faits sont graves », mais tient à préciser : « on comprend que dans ce dossier mon client ne veut pas tuer. C’est un concours de testostérone entre une personne armée d’un véhicule et une autre à pied ». Un combat déséquilibré que le tribunal a ainsi arbitré : 3 ans de prison dont un an avec sursis, assorti d’une obligation de soin, de travail et l’interdiction d’entrer en contact avec la victime à qui Mohcine devra verser 3 000€ de provision.

Tony Duret

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