Publié il y a 1 an - Mise à jour le 27.07.2023 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 2214 fois

NÎMES Les avocats lancent une procédure en Justice pour dénoncer les geôles des gardés à vue

Les geôles du commissariat de Nîmes sont-elles indignes? L'ordre des avocat a lancé une procédure contre le ministère de l'Intérieur. 

C'est par la voie d'une mesure d'urgence, un référé devant le tribunal administratif, que l'ordre des avocat de Nîmes attaque l'État concernant des conditions indignes pour les personnes en garde à vue. Une audience fixée ce jeudi matin. 

Dans le viseur des avocats nimois, les cellules au commissariat de Nîmes et de la Gendarmerie, des geôles visitées notamment le 15 mars dernier lors de la Journée nationale des privations de liberté. 

Les magistrats du tribunal administratif saisis de cette requête ont mené eux même leurs investigations, en se rendant il y a quelques jours dans les lieux dénoncés par les avocats. 

" Cette requête ne vise pas à s'opposer aux agents publics, aux forces de l'ordre, mais à demander, à exiger même des comptes à l'État. Moi je n'accepterai pas de passer une heure dans ces endroits", affirme maître Arnaud Lemoine pour le conseil de l'ordre des avocats de Nîmes. " Ce référé à pour but que l'État rénove immédiatement. Des personnes gardés à vue n'ont pas d'eau dans la cellule. Il a été créé des rigoles pour évacuer l'eau des cellules, il s'agit de respecter la dignité humaine", ajoute l'avocat spécialisé en droit administratif. Avant de rappeler des chiffres qui permettent de mieux appréhender le problème. Il y 800 000 gardes à vue ordonnées en France chaque année, donc des personnes privées de liberté. Et 10% à peine font l'objet de condamnations et d'incarcérations. Celà veut dire que 90% sont totalement innocentes. C'est le citoyen sans n'avoir rien fait de répréhensible qui peut se retrouver en garde à vue pour les besoins d'une enquête", complète l'avocat Nîmois.

"Il y a un nettoyage quotidien des cellules, à chaque fois qu'une cellule de garde à vue est libérée, on nettoie le matelas, estime Jean-Pierre Sola, le directeur départemental de la Sécurité Publique du Gard. Nous faisons le maximum pour les personnes qui nous sont confiées", ajoute le patron des policiers gardois. 

Il n'empêche depuis 2004 et l'inauguration de l'hôtel de Police de Nîmes il n'y a pas eu de travaux de réfection selon Maître Arnaud Lemoine. 150 000 euros seraient nécessaires pour améliorer les geôles. 

Le tribunal adminstratif de Nîmes dira dans les prochaines heures si il fait droit aux demandes des avocats et si il ordonne des mesures d'urgence dans les cellules du commissariat. 

Boris De la Cruz

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