SAINT-HIPPOLYTE-DU-FORT Grégory et le mystérieux conducteur fantôme au tribunal
Le 8 mars 2018, vers 0h30, les gendarmes de Saint-Hippolyte-du-Fort veulent contrôler un véhicule. Subitement, ce dernier s'engage dans un chemin. Quand les militaires arrivent à sa hauteur, il n'y a plus personne à l'intérieur...
Deux versions s'opposent dans cette affaire jugée par le tribunal correctionnel d'Alès ce vendredi 22 novembre. Il y a celle des gendarmes qui disent avoir voulu contrôler une Seat qui circulait dans les rues de Saint-Hippolyte-du-Fort. Seulement, au dernier moment, le véhicule bifurque et prend un petit chemin. Quand les gendarmes rattrapent la voiture, celle-ci est fermée, à l'arrêt et personne ne se trouve à l'intérieur... Mais vingt mètres plus loin, ils tombent sur Grégory, empestant l'alcool et grossièrement caché dans un fourré.
Et puis, il y a la version du prévenu. Grégory explique qu'il n'était pas au volant, mais côté passager. Selon lui, celui qui conduisait est un ami - dont il refuse de donner le nom - qui a pris la fuite à la vue des forces de l'ordre. Pourtant les gendarmes sont formels : ils n'ont vu qu'une seule personne dans l'habitacle, ils n'ont entendu qu'une seule porte claquer et n'ont retrouvé qu'un seul homme, Grégory, avec les clés de la voiture sur lui...
On sent que le Gardois de 32 ans a du mal à convaincre la présidente, Manon Fauriel, et le substitut du procureur, Cyrille Abbé. D'autant que son casier judiciaire fait état de deux condamnations : deux accidents avec des délits de fuite à la clé ! "Ses explications ne tiennent pas. Il ne veut pas donner le nom du conducteur parce qu'il n'existe pas. C'est fantaisiste", commente le procureur avant de requérir 6 mois de prison avec sursis et une annulation du permis de conduire.
Le tribunal, certainement irrité par la version alambiquée du prévenu, est plus sévère : 4 mois de prison ferme, l'annulation du permis de conduire et une interdiction de le repasser avant quatre mois.
Tony Duret