RIBAUTE-LES-TAVERNES L'Astelier Maé réalise une porte sur-mesure pour une église varoise
À l'aide d'outils uniques et anciens, l'Astelier Maé a monté cette porte en chêne, avec comme seules modèles des photographies.
Un outil tarabiscoté pour une œuvre unique et intemporelle. En ce début d'année, l'Astelier Maé a dû à la fois innover et chercher dans les archives pour réaliser en deux semaines une porte du XIXe siècle destinée à l'église Saint-Jean-Baptiste, à Néoules, dans le Var.
Mandaté par un restaurateur en tant qu'artisans d'art, l'atelier de Ribaute-les-Tavernes a recréé spécialement des outils "utilisés par les anciens", un tarabiscot et un fer de tarabiscot, qui ont donné leur nom au mot tarabiscoté. "Seules les parties droites sont faites avec une machine. Toutes les courbes, tarabiscotées, sont faites à la main avec les outils", explique Julien Decuignière, chef d'atelier, qui a utilisé ces outils pour la première fois.
"La porte était attaquée par les termites donc elle a été brûlée. Nous n'avions que des photographies et les dimensions pour travailler, rembobine Cyrille Pitou, directeur de l'entreprise. C'est mon travail le plus compliqué depuis 2008, rien que le rond central a pris trois jours. On a séparé la partie haute en trois segments plutôt qu'en deux comme l'ancienne porte pour une meilleure durée dans le temps." Enfin, avant de la livrer à l'église le 25 février prochain, "le restaurateur patinera la porte à l'acide pour la vieillir".
Cet ouvrage en chêne de 215 cm de haut, 120 cm de large et 40 cm d'épaisseur pourrait permettre à Aymeric Cayroche, apprenti de l'atelier, de candidater au titre de meilleur apprenti de France.