Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 01.03.2025 - Louise Gal - 4 min  - vu 485 fois

ARLES Les habitants imaginent une nouvelle avenue de Stalingrad

Requalification avenue Stalingrad Arles

Les habitants étaient réunis en six groupes de travail.

- Louise Gal

L'agence d'urbanisme du pays d'Aix a animé samedi 1er mars un atelier participatif intitulé "Dessine-moi l'avenue de Stalingrad", de 9h à 12h, au sein de l'école Albert-Camus à Arles.   

Une quarantaine de personnes étaient présentes, samedi 1er mars au sein de l'école Albert-Camus, à Arles, pour le lancement de la concertation citoyenne au sujet de l'avenue Stalingrad, l'une des artères les plus accidentogènes de la ville. "C'est l’entrée principale d’Arles, donc c'est un dossier très important mais complexe car les travaux ne vont pas se faire en un week-end, il faudra de la patience. Il va donc falloir organiser le réseau parallèle pour que les habitants puissent continuer à circuler", prévient Patrick de Carolis, le maire d'Arles. L'agence d'urbanisme du pays d'Aix (Aupa) est en charge de l'étude préalable à la requalification de cette avenue. "L’idée, c'est d’arriver à voir les grands enjeux et les grandes intentions d'aménagement sur la ville, pour que les élus puissent savoir ce qu’ils veulent pour ensuite faire appel à un bureau d’études pour dessiner précisément avec toutes les contraintes techniques qu’il peut y avoir", explique Amandine Martin-Laval d'Aupa. 

Présentation du diagnostic effectué par l'agence d'urbanisme du pays d'Aix. • Louise Gal

Réunis en six petits groupes hétérogènes autour d'un plan de l'avenue, et accompagnés de membres de l'agence d'urbanisme, les habitants étaient invités à imaginer ce que pourrait devenir l'avenue Stalingrad. Avant de laisser libre cours à leur âme d'urbanistes, ils ont pu découvrir les grandes lignes du diagnostic réalisé au préalable par l'agence sur cet axe routier majeur de 2km de long, qui relie le centre historique et le rond-point de la résistance. "Environ 17 000 véhicules passent ici par jour, il y a six lignes de bus régulières mais qui ne passent pas sur l'intégralité de l'avenue. Dans la partie sud, vers la place Lamartine, il y a un tronçon avec le passage de 210 bus par jour, alors que dans la partie Nord, entre le gymnase et le lycée, il y en a environ 60 qui passent par jour", détaille l'architecte urbaniste. 

Cette dernière souligne également la présence de conditions accidentogènes bien identifiées par les riverains. "Il y a 74 entrées charretières et une quarantaine d'intersections, dont seulement trois avec des carrefours à feu. Il y a aussi une dizaine de parkings, et de nombreux commerces et équipements avec des entrées et sorties qui se font directement sur l'avenue." D'après l'étude, la portion la plus accidentogène se situe près du gymnase. Par ailleurs, cet axe est vécu comme dangereux par les cyclistes, qui pointent notamment du doigt le passage sous la voie ferrée et regrettent l'absence d'aménagement cyclable. Mais l'avenue Stalingrad, c'est aussi "des qualités paysagères intéressantes, du patrimoine protégé mais parfois pas assez mis en valeur, ou encore de petits chemins agricoles qui amènent beaucoup de charme", expose ainsi Amandine Martin-Laval.

Requalification avenue Stalingrad Arles
Les habitants étaient réunis en six groupes de travail. • Louise Gal

Une fois ce diagnostic présenté, les habitants ont pu se lancer dans l'imagination d'une nouvelle avenue Stalingrad. "Il faut avoir en tête l'ensemble des usages de cet axe. Ne pas avoir une vision que de riverain, que de salarié ou que de lycéen. Il faut aussi se projeter sur tous les modes de transport", préconise Marie-Amélie Ferrand-Coccia, conseillère municipale en charge des Transports, des mobilités, des grandes infrastructures routières, de la sécurité routière et de la voirie.
Avec des portions de trottoirs, de voies vertes, de voies de bus, de pistes cyclables, etc, à l'échelle par rapport au plan, les apprentis urbanistes ont pu se rendre compte de ce qu'il était réalisable de faire... ou pas. Après avoir tenté, en vain, de faire rentrer un trottoir de chaque côté, en plus d'une voie centrale dédiée aux bus, d'une voie à sens unique pour les voitures ainsi que d'une piste cyclable de chaque côté de la route, un groupe a par exemple eu l'idée de faire des zigzags. "On peut alterner un trottoir d'un côté, un de l'autre. Pour que cela marche il faut faire des virages sur les autres voies. Cela permet de casser la ligne droite et donc de réduire la vitesse", avance ainsi un habitant.

Un exemple de portion de route avec des zigzags. • Louise Gal

Pour baisser la vitesse, d'autres imaginent plutôt l'implantation de nombreux ronds-points. Même si les plans divergent, tous les groupes semblent donner une grande importance à la présence de pistes cyclables, à la création d'espaces verts, et à la réalisation d'un meilleur éclairage des trottoirs pour inciter à la marche à pied pour se rendre dans les commerces qui jouxtent l'avenue. L'installation d'un city-stade ou d'un parc de jeux à la place du terrain de tennis abandonné devant le lycée se retrouve dans de nombreuses propositions. Mais quel que soit le projet final, il faudra attendre encore quelques années avant de le voir se réaliser. "Pendant près d'un an, il faut d'abord faire des études techniques en parrallèle de la concertation avec les habitants. Courant 2026, on va travailler à la construction budgétaire du projet et fin 2026, début 2027, si tout va bien, on commencera les travaux", expose ainsi Patrick de Carolis. En attendant le début des travaux, des plots ont été positionnés sur l'avenue afin de réduire la vitesse et d'empêcher les conducteurs de doubler.

Les plots sur l'avenue Stalingrad. • DR

Louise Gal

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio