ARLES Rapport d'orientations budgétaires : deux projets politiques se confrontent
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Conseil municipal d'Arles.
- Louise GalÉlus de la majorité et élus d'oppositions ont longuement débattu au sujet du rapport d'orientations budgétaires 2025 lors du premier conseil municipal de l'année, jeudi 6 février.
Quatorze délibérations figuraient à l'ordre du jour du premier conseil municipal de l'année à Arles, jeudi 6 février. Le rapport d'orientations budgétaires (Rob) pour 2025 y a notamment été discuté pendant plus d'une heure. C'est Sylvie Pétetin, adjointe aux finances, qui a présenté la situation actuelle et les perspectives pour la ville avec le slogan de campagne de Patrick de Carolis "Remettre la maison Arles en ordre", en ligne de mire.
Réduction de la dette et hausse des investissements
L'élue met en avant trois points. Tout d'abord, elle souligne que "la part communale de la taxe foncière n'a pas augmenté, contrairement à de très nombreuses communes." Une affirmation dénoncée par Cyril Girard, élu d'opposition Changeons d'avenir. "Vous n'avez pas augmenté les impôts mais vous avez quand même augmenté les taxes à l’agglomération, ce qui lui permet de garder son niveau de participation auprès de la ville. C’est une espèce de tour de passe-passe dont personne n’est dupe", affirme-t-il.
L'adjointe aux finances rappelle ensuite que "pour la première fois depuis plusieurs années, Arles est sortie du réseau d'alerte des Préfectures et Trésor Public." La dette, qui est aujourd'hui de 91 millions d'euros s'élevait à 108 millions d'euros en 2020, et devrait être réduite à 88 millions d'euros en 2026. "Nous annonçons pour fin 2026 une réduction de la dette de 20 millions d'euros. À partir du moment où les institutions privées et publiques voient qu'on fait des efforts pour la réduire, ils reprennent confiance et soutiennent nos projets", souligne-t-elle.
Sylvie Pétetin insiste ensuite sur les investissements réalisés en parallèle de la réduction de la dette. "Nous avons fait des investissements massifs pour rénover la commune depuis 2020 : 69 millions d'euros. Soit 20 millions de plus que de 2015 à 2019", vante-t-elle alors que la commune prévoie une enveloppe d'environ 17 millions d'euros d'investissements en 2025. "Il y a eu des projets partout, au Nord, au Sud, à l'Est, à l'Ouest, dans le centre-ville mais aussi dans les villages et les hameaux qui n'ont pas été oubliés", met-elle en évidence avant d'énumérer les travaux déjà réalisés, les projets pour 2025 ainsi que les grandes lignes directrices en matière de sécurité, d'enseignement, de santé, et d'environnement.
"Vous brandissez la dette comme un totem, mais à quel prix ?"
S'il souligne le "contexte particulièrement incertain" et la "pression budgétaire croissante sur les collectivités locales", qui poussent de facto la municipalité à "faire des choix et à assumer une vision politique", Nicolas Koukas, indique que son groupe n'aurait pas eu les mêmes priorités. "Vous brandissez la dette comme un totem, mais à quel prix ? Cela se fait au détriment d’investissements nécessaires pour nos services publics, pour nos infrastructures de proximité, pour les Arlésiens en général", regrette l'élu communiste avant de poursuivre. "Vous avez de grands projets mais qu’en est-il des attentes immédiates, quotidiennes des habitants qui ont des difficultés à boucler les fins de mois et attendent que la ville serve de bouclier social pour les protéger ?", questionne-t-il, plaidant plutôt pour un renforcement des services publics.
Cyril Girard abonde en son sens et estime que "la jeunesse et le social ont été les grands sacrifiés de ces premières années de mandat au profit d'un investissement cosmétique pour la beauté de la ville". S'il remarque "une petite inflexion politique avec une timide augmentation", l'élu considère que "cela ne sera toujours pas à la hauteur." Carole Guintoli, ancienne élue de la majorité, estime quant à elle qu'il aurait "été honnête de ventiler les 64 millions d’investissements pour la ville que vous citez entre les différents financeurs, de même que les 42 millions pour l’hôpital, car tous ces investissements n’incombent pas à la ville."
Après avoir laissé la parole à l'opposition ainsi qu'à son équipe, Patrick de Carolis a mis fin aux échanges en répondant notamment à Cyril Girard. "Vous avez dit que c'était cosmétique. Moi je vous dis que réduire la dette de plus de 21 millions d'euros ce n’est pas de la cosmétique. Sortir du réseau d’alerte pour la ville d’Arles qui y était depuis 2000 ce n'est pas cosmétique, investir 69 millions d’euros sur notre commune, ce n’est pas cosmétique, faire en sorte que 1 600 logements sociaux soient rénovés d’ici quelques années, ce n’est pas cosmétique. Il faut reconnaître que des efforts sont faits et si nous les faisons, c’est qu’auparavant, ils n’avaient pas été faits."
Fermeture de la Poste de Mas-Thibert
Parmi les projets pour 2025 présentés dans le rapport d'orientation budgétaire, figure la rénovation de l'ancienne Poste de Mas-Thibert pour y accueillir des médecins et des para-médicaux. "Je découvre qu’on me parle d’un pôle médical à la Poste de Mas-Thibert. Mais les habitants ont besoin d’une poste, beaucoup ne peuvent pas se déplacer. Je suis très déçu", s'insurge Serge Meyssonnier, ancien élu de la majorité, habitant Mas-Thibert.
Patrick de Carolis se défend, indiquant que la municipalité a essayé de négocier la sauvegarde du bureau de Poste, en vain. "En revanche, on s'est battus pour que le distributeur puisse rester. On a récemment eu l'information comme quoi le distributeur serait bien gardé et qu'ils allaient faire des travaux pour qu'il soit pérennisé. Maintenant, il faut trouver un commerçant pour porter le service délaissé par la Poste."
Mohammed Rafaï, élu d'opposition, a annoncé qu'il allait saisir la commission départementale de présence postale territoriale et alerter les habitants. "Je trouve ça scandaleux qu'on ne se batte pas contre la suppression d'un service public. Vous discutez entre vous, mais il y a des tierces personnes qui s'appellent les citoyens qui auraient pu prendre des initiatives", a-t-il lancé.